Le hangar à dirigeables d`Ecausseville, situé dans le département de la Manche, est un bâtiment tout à fait insolite dans le patrimoine national : seul survivant des hangars construits par la Marine pour abriter ses dirigeables chargés de combattre les sous-marins allemands pendant la Grande Guerre, premier hangar entièrement construit en béton armé (gros-œuvre et charpente), rescapé des bombardements de la Normandie en 1944, il a été classé parmi les Monuments historiques en 2003. Aujourd’hui dans un site préservé, en pleine campagne normande, il présente un fort potentiel pour le tourisme et d”autres activités.
L’Association des Amis du Hangar à Dirigeables d’Ecausseville (AAHDE), qui 1”a sauvé de l”abandon et qui oeuvre depuis 2003 à sa préservation et à son animation, a décidé d’en commémorer le centenaire en 2020 : cet anniversaire est une formidable chance de sensibiliser le public, les élus, la communauté des architectes, les entreprises du BTP, les fabricants de matériaux de construction, les acteurs du tourisme et des mécènes aux problématiques de sa restauration et à son avenir une fois restauré.
Parmi les manifestations proposées autour de ce centenaire, l”AAHDE organise, avec le soutien de la Communauté d”Agglomération du Cotentin (CAC), propriétaire des lieux, un colloque qui se tiendra les 8 et 9 octobre au Centre de conférence du Musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise.
Il devrait s`inscrire dans le prolongement d”une journée d”étude consacrée à la restauration des bâtiments en béton armé, que l’Association des Architectes du Patrimoine a l”intention d”organiser (Paris, date et lieu à préciser), L’objectif du colloque sera de croiser les regards des historiens et des architectes, de faire dialoguer les architectes, les spécialistes de rénovation et les acteurs du patrimoine, de laisser aux acteurs du tourisme, éventuellement à des industriels, la tâche passionnante d`esquisser, pour tous et en particulier pour des
mécènes, un ambitieux futur pour le site d’Ecausseville.
Communications attendues
Les communications attendues exploreront de manière approfondie quatre thématiques pour un partage de connaissance et d’expertise afin de nourrir débats et tables rondes. Elles donneront lieu à une publication.
Histoire du site d’Ecausseville
Pendant la Première Guerre mondiale, deux grands hangars y furent construits, le premier en bois (aujourd’hui détruit), le second en béton armé.
Les communications porteront sur l”histoire de l”ensemble du site, sur ses équipements, conservés ou non, sur les matériels et armements ainsi que sur les hommes qui l’ont desservi au cours du temps. Elles pourront concerner l”ensemble de la période, depuis le choix du site et les éventuelles options de localisation, jusqu’à aujourd’hui. Il s’agira de faire revivre les temps forts des deux guerres mondiales, sans oublier les entre-deux, moment d’attente ou d’abandon, notamment après le déclassement militaire du site. Le questionnement pourra être élargi à l’Aérostation maritime ou à des sites comparables.
Architecture du hangar
Les interventions devront permettre de restituer ce bâtiment dans la production architecturale de son époque, et d”une manière plus large, dans l’évolution générale des techniques de construction, notamment par rapport à des procédés différents (par exemple les voiles de béton de la halle du Boulingrin à Reims), et d’en comprendre la justification technique, fonctionnelle ou financière. L’étude des acteurs (entreprises, bureaux d’études, ingénieurs, architectes, décideurs publics et privés) est fortement encouragée.
Restauration
Avenirs
Dans la lignée du thème précédent les interventions devront s'inscrire dans l'interrogation actuelle sur l'avenir du site, d'un point de vue à la fois matériel, financier, touristique et d'usage.