Informations

Pour cause de réaménagement, la MHEM à Carentan est provisoirement fermée au public. Nous vous prions de nous en excuser.


Menu

mardi 14 mars 2023

« Les techniques de la classe » par Guy Lazergues, IGEN, (1958)

C’est avec enthousiasme que je donne mon accord ; plein et entier pour la publication du texte de Monsieur l'inspecteur Général Guy LAZERGES. Ce document était le "squelette" de notre formation en psychopédagogie. Elle nous était dispensée par Monsieur GIRIAT et par Monsieur CANONGE. Ils étaient professeurs à l'E.N.N.E.T. (École Normale Nationale de l'Enseignement Technique à Paris : 1963-1964.) 

Cette formation s’appliquait avec beaucoup d'aisance sur et pour les élèves du "Technique". N'avaient-ils pas été formés à la "Communale", pour recevoir, par la suite, un enseignement, une pédagogie de caractère " ascensionnel". Entendez, celle qui apporte le plaisir d’apprendre, pour savoir plus et aussi triompher des difficultés. 

Dans les professions : techniques, c’est la main qui prolonge l'esprit. Mais c’est l’esprit qui juge la main !
Constatons Ie, le verdict est sans appel possible. En effet, chez le technicien, l’union étroite, constante et indispensable, de la théorie et de la pratique, de la pensée et de l'action - la première dirigeant l'autre qui la contrôle impitoyablement - interdit à la fois les égarements dans l'imaginaire et le verbalisme sonore et creux. 

Toute profession technique à " expression manuelle" ne peut être sans formation scolaire rigoureuse, celle qui forme les esprits cartésiens. De propos délibéré, les programmes du "primaire" ne permettent pas, ne permettent plus, les ascensions sociales par le travail dit manuel. 

S'éloigner de l’empirisme sans une formation rationnelle est absolument impossible dans l'exercice d'une profession et donc dans la société humaine, qui graduellement est de moins en moins humaniste. 

Dans l’exercice d’une profession manuelle - hors des tâches répétitives et parcellaires - les réussites apportent les satisfactions du travail bien fait. Cela par l'application des connaissances acquises à l’École primaire, qui, en se prolongeant, améliore les conditions sociales et donc citoyennes. 

L’évolution sociale repose sur les connaissances requises à l’École primaire ! Ne sont-elles pas le socle des rigueurs qui éloignent l’empirisme ? Ces quelques lignes voudraient exprimer, expliquer, les insuffisances de nos élèves dans le primaire. Aurons-nous un jour des élus du peuple qui reprendront " l’esprit " du plan LANGEVIN-WALLON ? Pour l'heure, tout est habilement pensé pour fermer les portes de l’École de la République et pour en ouvrir d’autres. 

Nos enseignants du " primaire " - en dépit des appellations mélioratives, récemment attribuées - méritent énormément. Ils sont, en vérité, victimes d'un dénigrement fort bien orchestré. J'ai souvenance - et je I' aurai à jamais - d'un devoir de composition française que nous avions à effectuer. En voici de mémoire l'énoncé : Dans la Grèce antique, un riche marchand confia son fils à un ancien esclave, un phrygien devenu pédagogue. L'enfant ne faisait aucun progrès. Le père s'en ouvrit au maître qui répondit :" Je ne peux rien lui apprendre, car il ne m’aime pas !". Ces souvenirs ne manquent pas d’éloquence. Nous le constatons, une action subliminale permanente et politique, fait que l’opprobre est jeté sur les Enseignants. Elle le sera bientôt sur l'École toute entière : cette si belle Institution. Alors Adolphe THIERS sera obéi. N’avait-il pas déclaré : " Un peuple instruit est ingouvernable". Quelques décennies plus tard et peut-être en s’inspirant de THIERS, l’ignoble Joseph GOEBBELS disait " Dès que l'on me parle de culture, je sors mon revolver". Le Maître nous avait dit : "Si, on vous parle de revolver, sortez votre culture ".

 


 

Article et texte proposés par Jean BÉZARD le 11 mars 2023 

 

 

PDF/Print