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mardi 26 février 2019

Les livrets scolaires

Livret scolaire de 1929
Livret scolaire de 1929




Le livret scolaire quand et pourquoi ?


Le livret scolaire  date de 1890, conçu pour permettre un éventuel rattrapage au baccalauréat. Avec une photo obligatoire à partir de 1926, il permet aussi de réduire considérablement le nombre de fraudes !



 




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Vidéo: Archives & culture

lundi 25 février 2019

L’École centrale du département de la Manche à Avranches (1795-1808) et ses professeurs

25 février 1795, création des écoles centrales départementales.

A la fin du XVIIIe siècle, la Manche comptait six collèges. La Révolution, soucieuse de mettre en œuvre une société nouvelle, mit un terme à l’activité de ces collèges de l’Ancien régime en nationalisant les biens du clergé et, par le décret du 27 novembre 1790, en exigeant, de tous les ecclésiastiques, l’obligation du serment constitutionnel. Les collèges se vidèrent de leurs forces enseignantes en même temps que se vidèrent les églises. Mais consciente qu’une société ne peut longtemps survivre sans former ses enfants, la Convention créa les Écoles centrales pour remédier à cette situation.

PV de l'ouverture de classe

Procès-verbal de l’ouverture des classes et de l’installation des professeurs de l’École centrale de la Manche, 20 vendémiaire an V. Archives départementales de la Manche, fonds Canu, 135 J 1.



C’est au nom du Comité d’Instruction publique, que Lakanal fit adopter, le 7 ventôse an III, le projet de décret sur les Écoles centrales qui furent officiellement créées le 26 frimaire suivant*. « Au-dessus des écoles primaires s’élèveraient donc les Écoles centrales qui porteraient ce nom en raison de leur situation au centre des écoles primaires de chaque département et de la portée de toutes les matières enseignées ». Cette nouvelle institution d’enseignement était originale, tant par ses contenus que par les modalités proposées. Selon le premier chapitre de la loi, il devait y avoir, dans chaque département une École centrale par tranche de 300 000 habitants. Chacune de ces écoles devait comporter quatorze chaires d’enseignement. En outre, les leçons devaient être données en français. En outre, auprès de chaque école, il devait se trouver une bibliothèque publique, un jardin et un cabinet d’histoire naturelle, un cabinet de physique expérimentale, une collection de machines et modèles pour les arts et métiers. L’enseignement ainsi proposé était assurément novateur, profondément moderne, très éloigné de l’humanisme antique que proposaient les anciens collèges.

Dans la Manche, d’emblée, plusieurs villes se manifestèrent pour obtenir le droit d’ouvrir une École centrale : Saint-Lô, Coutances, Valognes, Avranches. Au regard de la population, le département devait pouvoir se doter de deux Écoles. Les candidatures d’Avranches et de Valognes furent avancées. Après d’âpres débats seule la première fut autorisée. La loi du 25 messidor an IV ratifia l’affectation des bâtiments de l’ancien collège pour accueillir l’École centrale de la Manche. De cette École centrale, il ne reste, aujourd’hui, aucune trace, hormis, le jardin botanique. Dès le 24 brumaire an V, l’administration mit à la disposition de l’École centrale, un terrain enclos de murs situé tout près de l’école, « le jardin légumier des ci-devants Capucins et la portion de terre y adjacente formant ensemble une étendue de 7 vergées 22 perches ». Un procès-verbal, daté du 20 vendémiaire an V, conservé aux Archives départementales de la Manche, fait état de l’ouverture des classes et de l’installation des professeurs.


Qui vient à visiter ce superbe jardin des plantes d’Avranches tout orienté vers le remarquable panorama que constituent le Mont-Saint-Michel, sa baie, et les sinueux rubans argentés qui l’arrosent, ne se doute pas qu’en franchissant la grille d’entrée, il entre dans le jardin botanique de l’ancienne École centrale de la Manche. A cet instant, s’il levait les yeux, il distinguerait nettement les lettres « JB » entrelacées prouvant qu’il s’agit bien du jardin botanique que fréquentèrent les élèves entre 1796 et 1803.



 Sommet de la grille d’entrée de l’actuel jardin public d’Avranches



Sommet de la grille d’entrée de l’actuel jardin public d’Avranches. Cliché Yves Marion.

La loi du 11 floréal an X, en mettant un terme à l’expérience des Écoles centrales, tourna le dos, et pour longtemps, à un enseignement scientifique et novateur orienté vers une économie moderne de type industriel. L’éducation devint un monopole de l’État. La première étape, ouverte par la loi de floréal an X, fut suivie d’une seconde, créant, en 1808, l’Université impériale. La page était bien tournée.

L'Ecole centrale de la Manche

                                                                       Ouvrage de Madeleine Deries. Original. Collection Yves Marion.


Liste des professeurs de l'école centrale du département de la Manche à Avranches


NOM
Prénom
Fonction
COSTIN
Jean-Jerôme
Legislation
ROBINET
Jean-Louis
Chimie physique expérimentales
LAMBERT
Charles Cyprien

CERISIER
Julien
Bibliothècaire
GILBERT
Guillaume Jean
Belles Lettres
GARDIN
Bernardin
Langues anciennes
MAUGET[1]
Etienne
Langues anciennes
POMMEREAU
Jean-Pierre Aimé
Grammaire générale
POUCHIN DESCRETTES
Jacques
Mathématiques
BAUDIN
Alexandre-Louis
Refus de poste
LECHEVALIER
Jean-Pierre
Histoire naturelle
LANGEVIN
Guillaume André
dessin
LANGEVIN
Auguste
dessin
BONAMI-DUBUISSON
Louis
Directeur du jardin botanique
LESPLU-DUPRE
Joseph
Bibliothécaire adjoint de Cerisier
PERRIN
François
Histoire naturelle




[1] MAUGET n’est plus mentionné en l’an X. C’est GARDIN qui est chargé des langues anciennes
Yves Marion
25 février 2019
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article3070
Sources
- MARION, Yves, Quand les enfants du peuple avaient leur école,  préface Mona OZOUF, Cherbourg, Isoéte, 2012, 294 p.
- DERIES, Madeleine, L'Ecole centrale du département de la Manche, Saint-Lô, imp. Jacqueline, 1923, 164 p.
- PEPIN, Louise, "Un haut lieu de la pensée, l'école centrale d'Avranches", La Manche libre, 1 janvier 1984.
- PEPIN, Louise, "1795, une création révolutionnaire. l'école centrale d'Avranches", La Manche libre, 28 janvier 1990.
- MARION, Yves, Madeleine Deries, première docteure "es histoire", Caen, PUC, 2017, 350 p.





samedi 23 février 2019

Paul-Jacques Bonzon (1908-1978), instituteur de la Manche formé à Saint-Lô et romancier pour la jeunesse à succès


Couverture "La roulotte du bonheur, première édition, 1961"
La roulotte du bonheur, première édition, 1961.

Paul-Jacques Bonzon, instituteur et directeur d’école, est surtout connu pour être l’un des auteurs français de romans pour la jeunesse parmi les plus appréciés des jeunes lecteurs des années soixante-dix, quatre-vingt.

Ses origines manchoises sont incontestables.

Elles le sont par son père issu de la première génération des Bonzon nés dans le département de la Manche. Elles le sont par sa mère, native de Sainte-Marie-du-Mont, et par sa grand-mère originaire de la région de Périers. Lui-même est né à Sainte-Marie-du-Mont, le 31 août 1908, dans la maison de son grand-père maternel.

Demeurant à Saint-Lô, rue Porte-au-Four, après une bonne scolarité à l’école primaire supérieure, il est admis, en 1924, après concours, à entreprendre une formation d’instituteur à l’Ecole normale de la Manche. Il en sort en 1927 avec le brevet supérieur. Nommé à Percy, il n’exerce le métier que peu d’années dans le département où il a été formé avant d'intégrer, en 1935, celui de la Drôme où il effectua l’ensemble de sa carrière.

Second « Prix Jeunesse » en 1953, « Prix Enfance du monde » en 1955, « Grand prix du Salon de l’Enfance » en 1958, Paul-Jacques Bonzon a laissé de nombreux ouvrages aux titres évocateurs. Certains reviennent immédiatement à la mémoire : L’éventail de Séville, Le voyageur sans visage, Le Viking au bracelet d’argent, pour n’en citer que quelques-uns. Paul-Jacques Bonzon est aussi l’auteur de séries qui ont largement contribué au succès de l’éditeur Hachette comme Les six compagnons (quarante-neuf titres), La famille H.L.M. (vingt titres) ou, pour les plus jeunes, la série Diabolo, le petit chat noir (sept titres). Le romancier reste très attaché à son département d’origine. Il y situe plusieurs de ses histoires.  Il est vrai qu’il revient régulièrement à Barneville-sur-mer où se sont retirés ses parents.

Instituteur, fervent adepte de l’esprit coopératif à l’école, Paul-Jacques Bonzon a largement contribué, avec d’autres, au développement de la littérature pour la jeunesse dans cette seconde moitié du XXe siècle[1].

Le romancier n’oublie cependant jamais qu’il est avant tout un pédagogue et un éducateur. La fiction, pour lui, a une fonction éminemment éducative.  C’est si vrai qu’il va proposer des ouvrages pour l’école, des livres scolaires de lectures suivies. Ils seront tous publiés chez l’éditeur Delagrave. Le premier, La roulotte du bonheur, a d’abord été proposé à la Librairie Hachette. La fiche de lecture[2] en date du 15 octobre 1958 porte la note suivante : « L’aventure est mince mais la psychologie est très justement observée […] Outre son roman, l’auteur a voulu ajouter un côté pédagogique […] qui […] semble intéressant. » Le manuscrit ne retiendra pas l’intérêt des éditions Hachette, mais celui de l'éditeur Delagrave, spécialisé dans les manuels scolaires. Le roman prend alors une forme adaptée  à l'école primaire et plus particulièrement à la pédagogie de la lecture. Les chapitres sont découpés par journées de lecture. L’appareil pédagogique est intentionnellement réduit pour favoriser la fluidité de la lecture. Cependant, chaque chapitre comporte un lexique spécifique. L’ensemble du cursus de l’école élémentaire est ainsi couvert par onze ouvrages qui constituent une suite originale de lectures suivies pour l’école élémentaire. Pompon, le petit âne des Tropiques, réalisé en collaboration avec monsieur Pédoja, un inspecteur primaire de l’Education nationale, est plutôt destiné à des petits élèves des pays francophones. Ces ouvrages scolaires ont bénéficié d’un vrai courant de sympathie des collègues enseignants. Ce fut notamment le cas dans le département de la Manche. Qui, en effet, ne se souvient pas de l’oncle Figue du Jardin de Paradis et du « mal de chameau » dont sont affectés les petits héros ? ou encore de la traversée du département du jeune Bertrand, de la région d'Omonville à Barenton au Café des Bocages chez la bonne Mme Caniou ....? Ou encore de la délicate intégration de Magali, cette petite Marseillaise à l'accent si peu normand, d'Ahmed et Magali, dans l'école de Bricquebec ?...



ANNEE
TITRE
NIVEAU
1960
LA ROULOTTE DU BONHEUR : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CM
1962
LE CHALET DU BONHEUR
CE, CM1
1964
LA MAISON AUX MILLE BONHEURS : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CE
1965
LE JARDIN DE PARADIS : PREMIER LIVRE DE LECTURE COURANTE
CE
1967
LE RELAIS DES CIGALES : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CM
1968
LE CHATEAU DE POMPON : PREMIER LIVRE DE LECTURE COURANTE
CP
1975
POMPON A LA VILLE : PREMIER LIVRE DE LECTURES COURANTES
CP
1975
LE CIRQUE ZIGOTO : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CE
1976
YANI : LIVRE DE LECTURES SUIVIES,
CM
1978
AHMED ET MAGALI
CM
1980
POMPON LE PETIT ANE DES TROPIQUES (avec M. Pédoja)


Ouvrages scolaires de lectures suivies publiés chez Delagrave.


Tous ces ouvrages sont consultables dans les fonds de la Maison de l’histoire de l’école dans la Manche (MHEM) où ils ont été déposés. Le plaisir de retrouver ses lectures de l’école primaire sera incontestablement au rendez-vous.

Yves Marion
23 février 2019


Collection d'ouvrages de PJ Bonzon





[1] Voir biographie : Yves Marion, De la Manche à la Drôme, itinéraire de l’écrivain Paul-Jacques Bonzon, instituteur et romancier pour la jeunesse, Marigny, Eurocibles, 2008, 315 p.
[2] IMEC. Fonds Hachette. HAC-S14-C22B3

vendredi 22 février 2019

A l'Ecole de mon Village d'Antan

Livre "A l'Ecole de mon Village d'Antan"
Cette chronique, basée sur des faits réels, raconte la dure vie des enfants d'un village entre les deux guerres, ainsi que la jeunesse de leur institutrice au début du 20ème siècle. Le récit se situe essentiellement à Placy-Montaigu, (Bocage du centre Manche) dans le triangle  Torigni - Tessy - Saint-Lô.
L'école, si elle aide à l'épanouissement de chacun, peut aussi révéler les drames du quotidien, que le lecteur découvrira avec l'émotion que l'on devine.

Ouvrage d'Yves PETIT-LOISEL aux éditions Humussaire

En vente en Librairie au prix de 18,50 €
Contact: Yves PETIT-LOISEL - 11 rue de la Grosse Pierre 50450 Gavray ou Le Bourg 14410 Chenedollé - Tél. 0231678163 (messagerie)


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