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dimanche 23 juillet 2023

Ecole normale d'instituteurs de la Manche à Saint-Lô . Monument aux morts érigé dans la cour d'honneur.

Il s'agit là de la reproduction d'un article rédigé et préparé en 2008 pour accompagner l'ouvrage de notre ami Patrick Fissot : Les Manchois dans la Grande-Guerre, repris et légérement modifié en 2017. 

Photographie Burey. Coll. Yves Marion


ECOLE NORMALE D’INSTITUTEURS DE LA MANCHE A SAINT-L0

MONUMENT AUX MORTS ERIGE DANS LA COUR D’HONNEUR[1]

L’orage s’est éloigné. L’œuvre de guerre s’achève. Vient l’œuvre de la paix. Elle commence par un devoir de mémoire à tous ces « ouvriers de la victoire » qui ont tant donné. Outre les ruines matérielles et morales accumulées au cours de ces cinq longues années de guerre, quinze cent mille héros, venant de tous les horizons, sont couchés à jamais. Il n’est guère de village de France qui ne possède son enclos funèbre. Les instituteurs ont payé le même tribut. Incommensurables, en effet, sont les pertes infligées aux maîtres de la jeunesse de France. Ernest Lavisse, de l’Académie française, directeur de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, trouve des formules fortes, empreintes d’une grande émotion, pour saluer leur esprit de dévouement et de sacrifice lors de l’érection d’un monument érigé en leur honneur.

La contribution des enseignants du département de la Manche est aussi effroyable. Eux aussi méritent bien cet hommage. Le principe d’ériger un monument à la mémoire de tous les membres de l’enseignement public de la Manche tombés au Champ d’honneur est arrêté lors d’une assemblée générale de l’Association de Secours mutuels entre les instituteurs et institutrices de la Manche en juin 1920.

Un comité est aussitôt constitué et placé sous la présidence d’honneur du recteur de l’académie et du préfet. C’est au titre de président de ce comité que, le 15 septembre 1920, Léon Deries, inspecteur d’académie de la Manche, lance une souscription[2].

L’année suivante, ce même comité, réuni à l’inspection académique, le 20 octobre 1921, décide, au vu du montant des souscriptions recueillies, à hauteur de 40 000 francs, après examen des maquettes reçues, de confier l’exécution du monument projeté, à M. Jacobs, statuaire à Bruxelles.

Le contrat est signé en 1921 pour la somme de 40 000 francs, monument prêt à monter et rendu à l’Ecole normale de Saint-Lô.

Le « Comité du monument érigé à la mémoire des membres de l’enseignement public tombés au Champ d’honneur » se réunit à nouveau[3] le 8 mai 1924, à 15 heures, dans les locaux de l’Ecole normale sous la présidence de monsieur Fuster, inspecteur d’académie de la Manche, appelé à remplacer Léon Deries, qui a fait valoir, l’année précédente, ses droits à pension de retraite. La souscription se monte exactement à la somme de 44 250 francs. « C’est un magnifique résultat. L’honneur en revient au corps enseignant tout entier qui a organisé cette souscription. Le Comité adresse aux nombreux souscripteurs particuliers ou collectivité, ainsi qu’à ceux qui ont bien voulu se charger de recueillir les souscriptions, l’expression de notre gratitude. » Ainsi s’exprime le Comité qui réserve 4 523, 50 francs pour les dépenses relatives à l’édification du monument fondu à Gand, en Belgique.

Le monument peut être alors érigé dans la cour d’honneur de l’Ecole normale. L’emplacement a été tout naturellement choisi « comme centre de tous les patriotiques pèlerinages [4]». Néanmoins, il est décidé de surseoir à son inauguration[5].

Le sursis se prolonge durant dix années. Ce n’est, en effet, qu’à la suite de la réhabilitation prononcée en faveur des fusillés de Souain, que monsieur Gouin, le directeur de l’Ecole normale, indique, dans son rapport annuel de 1934, que l’inauguration du monument aux Morts situé dans l’Ecole lui paraît possible, le nom de l’instituteur Maupas devant figurer désormais sur ce monument[6].

Monsieur Delfond, le nouveau directeur de l’Ecole normale de Saint-Lô, relate l’événement. « L’inauguration officielle, note-t-il dans son rapport annuel[7], du monument élevé dans la cour d’honneur de l’Ecole, à la mémoire des membres de l’enseignement public tombés au Champ d’honneur se déroule au cours d’une cérémonie, le 24 décembre 1934, en présence d’une foule considérable, sous la présidence de M. le préfet de la Manche assisté de M. le Recteur de Caen, de M. le Président du Conseil général, de M. L’Inspecteur d’Académie ; de tous les membres du Bureau de l’Association des Anciens élèves, de notabilités civiles et militaires de la région ».

La guerre aura décimé lourdement les rangs des maîtres du département. 114 noms de tués ou disparus, tombés au Champ d’honneur, figurent sur le monument érigé à leur mémoire. « Souvenons-nous », rappelle le statuaire sur le socle qui porte le bronze, de tous ceux à qui Eléonor Daubrée, l’instituteur-poète de Lessay, s’adresse[8] :

« …

Et vous avez au premier rang,

Sur le livre de l’héroïsme,

Ecrit de votre propre sang

Ce qu’est le vrai patriotisme ;

 

Car vous avez su, sans faiblir,

Héros de « l’Ecole publique »

Montrer comment on doit mourir

Pour la « France » et la « République ».

 

Jules Villain, ancien élève de l’Ecole normale de Saint-Lô, inspecteur primaire de Saint-Lô, frère de Désiré, instituteur à Cavigny, dont le nom est gravé sur le marbre, président des Anciens élèves de l’Ecole, ne manque pas ce devoir de mémoire, le 29 avril 1936, lors des fêtes du centenaire de l’Ecole qui se déroulent à Saint-Lô. Un événement dont le photographe Saint-Lois, Burey, assure la couverture[9].



 

Yves Marion

Inspecteur honoraire de l’Education nationale

Fontaine-Etoupefour, le 20 février 2017

Voir le Dicdac'doc du service éducatif des archives départementales de la Manche de novembre 2013.  Dicdac'doc, novembre 2013



[1] Texte de 2008, revu et corrigé le 20 février 2017.

[2] Bulletin de l’instruction primaire de la Manche, 40e année, 1920, p. 302-303.

[3] Bulletin de l’instruction primaire de la Manche, 44e année, n° 4, avril-mai 1924, p. 138-140.

[4] Bulletin de l’instruction primaire de la Manche, 40e année, 1920, p. 302

[5] Notons qu’en 1924, madame Blanche Maupas, aux côtés de Madame Danican et de messieurs Cambernon et Magnin, fait partie du Comité, au titre de membre du Conseil départemental.

[6] Bulletin de l’instruction primaire de la Manche, 54e année, 1934, n° 7, p. 237.

[7] Bulletin de l’instruction primaire de la Manche, 55e année, 1935, n° 6, septembre, p. 243

[8] Eléonor DAUBREE, Aux instituteurs morts pour la France.

[9] Jules VILLAIN, Fêtes du centenaire, Ecole normale des Instituteurs de la Manche, 100 ans et plus de son histoire, 1832-1936, Imprimerie Barbaroux, Saint-Lô, 1936, 70 p.

mardi 22 décembre 2020

Un Ministre de l’Instruction publique en visite à Saint-Lô

Le 9 octobre 1847, Saint-Lô accueillait le Ministre de l’Instruction publique, le comte de Salvandy. A cette occasion la ville offrait un banquet. Charles Feuillet-Despallières y était présent. Il raconte.

Le 9 octobre 1847, Saint-Lô accueillait le Ministre de l’Instruction publique, Monsieur le comte de Salvandy. Il se rendait le lendemain à Coutances pour l’inauguration de la statue érigée pour l’architrésorier Lebrun, duc de Plaisance.

samedi 5 décembre 2020

Ecole primaire supérieure de filles de Saint-Lô. Distribution des prix, 29 juillet 1916



Saint-Lô

Ecole primaire supérieure de filles.

Distribution des prix, 29 juillet 1916. Extrait du Palmarès.

 La rentrée scolaire de 1916, à l'école primaire supérieure de filles de Saint-Lô, est fixée au mardi 3 octobre 1916.

vendredi 21 février 2020

Saint-Lô, école primaire supérieure de jeunes filles

 Ecole primaire supérieure de garçons, 1904
devient, en 1907, l'école primaire supérieure de jeunes filles*
 Ecole primaire supérieure de jeunes filles, 1912, une classe
 Ecole primaire supérieure de jeunes filles, 1913, le réfectoire

Collection Jean-Claude Bisson

Mise en ligne, Yves Marion, 21 février 2020

* Yves Marion, Quand les enfants du peuple avaient leur école,  (Préf. Mona Ozouf)Cherbourg, Isoète, 2012

jeudi 6 février 2020

Un poème pour le centenaire de l'école normale d'instituteurs de la Manche

Le centenaire de l'école normale d'instituteurs du département de la Manche a donné lieu à des manifestations de grande ampleur. Saint-Lô était en liesse ces samedi et dimanche 16 et 17 mai 1936. Ce fut une grande fête de la jeunesse : un "triomphe", pouvait titrer Le Gars normand, le journal local. Le comité présidé par l'inspecteur d'académie, Georges Vattier, n'avait pas lésiné sur les moyens. 

Pour l'occasion, le comité avait fait appel au poète Eléonor Daubrée*. Né à Gouville le 31 janvier 1881, il a fait une carrière dans l'enseignement. Instituteur puis directeur d'école, il était en poste à l'école primaire de garçons de Lessay. Passionné de poésie, on lui doit de nombreux recueils qui connurent un succès certain. 

L'ancien élève de l'école normale de Saint-Lô, promotion 1897-1900, ne pouvait rester insensible à la sollicitation, comme en témoigne le poème suivant. 





* Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, éd. Eurocibles, Marigny, 2001



MAJ  : Yves Marion, 6 février 2020

vendredi 20 septembre 2019

Conférence/concert à Saint-Lô en 1905 par Gaston-Martin Valton



Gaston-Martin Valton, professeur de musique à l'école normale d'instituteurs de la Manche et directeur de la musique municipale de la ville de Saint-Lô organisait fréquemment des conférences avec interprétation de morceaux et pièces musicales. Au programme de ce dimanche 12 mars 1905, Mozart, sur un piano de la maison Bonnaventure de Caen. Le concert se déroulait dans la salle des fêtes de l'Hôtel de ville de Saint-Lô. 



Gaston-Martin Valton est originaire d'Epernay (Marne). Il y est né le 18 septembre 1856. Son père, Pierre-Joseph Valton était brigadier d'octroi. Il s'est marié avec Jeanne Léonie Soutoul à Chouilly (Marne) le 21 décembre 1880. 

Professeur de musique à l'école normale de 1892 à 1925, il sera nommé officier de l'instruction publique par décret en date du 12 janvier 1895. JO du 16 janvier 1895, n°15, 27ème année, p. 276. 

Il décède à Saint-Lô le 6 février 1927 et sera inhumé dans le cimetière de la ville le 8 du même mois. 


Ouest-Eclair du 6 février 1927

Yves Marion
20 septembre 2019

dimanche 24 mars 2019

Revue de la Manche 243 du SAHM Section de Saint-Lô

La Société d'Archéologie et d'Histoire de la Manche section de Saint-Lô vient de publier le tome 61, fascicule 243 de la Revue de la Manche (Janvier, février, mars 2019).


Ci- après, une reproduction de la couverture et du sommaire


 Reproduction de la couverture et du sommaire
 Reproduction de la couverture et du sommaire

Lien vers le site de La Société d'Archéologie et d'Histoire de la Manche



Article proposé par Yves MARION

samedi 23 février 2019

Paul-Jacques Bonzon (1908-1978), instituteur de la Manche formé à Saint-Lô et romancier pour la jeunesse à succès


Couverture "La roulotte du bonheur, première édition, 1961"
La roulotte du bonheur, première édition, 1961.

Paul-Jacques Bonzon, instituteur et directeur d’école, est surtout connu pour être l’un des auteurs français de romans pour la jeunesse parmi les plus appréciés des jeunes lecteurs des années soixante-dix, quatre-vingt.

Ses origines manchoises sont incontestables.

Elles le sont par son père issu de la première génération des Bonzon nés dans le département de la Manche. Elles le sont par sa mère, native de Sainte-Marie-du-Mont, et par sa grand-mère originaire de la région de Périers. Lui-même est né à Sainte-Marie-du-Mont, le 31 août 1908, dans la maison de son grand-père maternel.

Demeurant à Saint-Lô, rue Porte-au-Four, après une bonne scolarité à l’école primaire supérieure, il est admis, en 1924, après concours, à entreprendre une formation d’instituteur à l’Ecole normale de la Manche. Il en sort en 1927 avec le brevet supérieur. Nommé à Percy, il n’exerce le métier que peu d’années dans le département où il a été formé avant d'intégrer, en 1935, celui de la Drôme où il effectua l’ensemble de sa carrière.

Second « Prix Jeunesse » en 1953, « Prix Enfance du monde » en 1955, « Grand prix du Salon de l’Enfance » en 1958, Paul-Jacques Bonzon a laissé de nombreux ouvrages aux titres évocateurs. Certains reviennent immédiatement à la mémoire : L’éventail de Séville, Le voyageur sans visage, Le Viking au bracelet d’argent, pour n’en citer que quelques-uns. Paul-Jacques Bonzon est aussi l’auteur de séries qui ont largement contribué au succès de l’éditeur Hachette comme Les six compagnons (quarante-neuf titres), La famille H.L.M. (vingt titres) ou, pour les plus jeunes, la série Diabolo, le petit chat noir (sept titres). Le romancier reste très attaché à son département d’origine. Il y situe plusieurs de ses histoires.  Il est vrai qu’il revient régulièrement à Barneville-sur-mer où se sont retirés ses parents.

Instituteur, fervent adepte de l’esprit coopératif à l’école, Paul-Jacques Bonzon a largement contribué, avec d’autres, au développement de la littérature pour la jeunesse dans cette seconde moitié du XXe siècle[1].

Le romancier n’oublie cependant jamais qu’il est avant tout un pédagogue et un éducateur. La fiction, pour lui, a une fonction éminemment éducative.  C’est si vrai qu’il va proposer des ouvrages pour l’école, des livres scolaires de lectures suivies. Ils seront tous publiés chez l’éditeur Delagrave. Le premier, La roulotte du bonheur, a d’abord été proposé à la Librairie Hachette. La fiche de lecture[2] en date du 15 octobre 1958 porte la note suivante : « L’aventure est mince mais la psychologie est très justement observée […] Outre son roman, l’auteur a voulu ajouter un côté pédagogique […] qui […] semble intéressant. » Le manuscrit ne retiendra pas l’intérêt des éditions Hachette, mais celui de l'éditeur Delagrave, spécialisé dans les manuels scolaires. Le roman prend alors une forme adaptée  à l'école primaire et plus particulièrement à la pédagogie de la lecture. Les chapitres sont découpés par journées de lecture. L’appareil pédagogique est intentionnellement réduit pour favoriser la fluidité de la lecture. Cependant, chaque chapitre comporte un lexique spécifique. L’ensemble du cursus de l’école élémentaire est ainsi couvert par onze ouvrages qui constituent une suite originale de lectures suivies pour l’école élémentaire. Pompon, le petit âne des Tropiques, réalisé en collaboration avec monsieur Pédoja, un inspecteur primaire de l’Education nationale, est plutôt destiné à des petits élèves des pays francophones. Ces ouvrages scolaires ont bénéficié d’un vrai courant de sympathie des collègues enseignants. Ce fut notamment le cas dans le département de la Manche. Qui, en effet, ne se souvient pas de l’oncle Figue du Jardin de Paradis et du « mal de chameau » dont sont affectés les petits héros ? ou encore de la traversée du département du jeune Bertrand, de la région d'Omonville à Barenton au Café des Bocages chez la bonne Mme Caniou ....? Ou encore de la délicate intégration de Magali, cette petite Marseillaise à l'accent si peu normand, d'Ahmed et Magali, dans l'école de Bricquebec ?...



ANNEE
TITRE
NIVEAU
1960
LA ROULOTTE DU BONHEUR : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CM
1962
LE CHALET DU BONHEUR
CE, CM1
1964
LA MAISON AUX MILLE BONHEURS : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CE
1965
LE JARDIN DE PARADIS : PREMIER LIVRE DE LECTURE COURANTE
CE
1967
LE RELAIS DES CIGALES : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CM
1968
LE CHATEAU DE POMPON : PREMIER LIVRE DE LECTURE COURANTE
CP
1975
POMPON A LA VILLE : PREMIER LIVRE DE LECTURES COURANTES
CP
1975
LE CIRQUE ZIGOTO : LIVRE DE LECTURES SUIVIES
CE
1976
YANI : LIVRE DE LECTURES SUIVIES,
CM
1978
AHMED ET MAGALI
CM
1980
POMPON LE PETIT ANE DES TROPIQUES (avec M. Pédoja)


Ouvrages scolaires de lectures suivies publiés chez Delagrave.


Tous ces ouvrages sont consultables dans les fonds de la Maison de l’histoire de l’école dans la Manche (MHEM) où ils ont été déposés. Le plaisir de retrouver ses lectures de l’école primaire sera incontestablement au rendez-vous.

Yves Marion
23 février 2019


Collection d'ouvrages de PJ Bonzon





[1] Voir biographie : Yves Marion, De la Manche à la Drôme, itinéraire de l’écrivain Paul-Jacques Bonzon, instituteur et romancier pour la jeunesse, Marigny, Eurocibles, 2008, 315 p.
[2] IMEC. Fonds Hachette. HAC-S14-C22B3

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