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Pour cause de réaménagement, la MHEM à Carentan est provisoirement fermée au public. Nous vous prions de nous en excuser.


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mardi 20 décembre 2022

"L'Ecolier de France" par Jean Aicard

 

Jean Aicard par Nadar (Gallica)

Jean Aicard, né le 4 février 1848 à Toulon, mort le 13 mai 1921 à Paris, est un romancier, poète et dramaturge français. Officier de la Légion d’honneur (1901), président de la Société des gens de lettres, Dreyfusard, membre de l’Académie français, élu en 1909 au fauteuil n° 10 de François Coppée, celui occupé par Godeau et par Musset, Jean Aicard est l’auteur d’une œuvre littéraire considérable, aujourd'hui, à peu près tombée dans l’oubli.

Outre des romans et nouvelles, de la poésie et du théâtre, des discours publiés et de nombreuses préfaces, il publie plusieurs essais dont, en 1918, chez Flammarion, Comment redresser la France. Avec Maurin des MauresL’Illustre Maurin ou Gaspard de Besse voire Arlette des Mayons, il est susceptiblle d'entrer dans la catégorie des auteurs jeunesse. D'ailleurs, Isabelle Nieres-Chevrel lui consacre une entrée dans son Dictionnaire du livre de jeunesse : la littérature d’enfance et de jeunesse en France, Paris, Electre-Ed du Cercle de la librairie, 2013, 989 p.



En mains, justement, un petit opuscule de 40 pages, publié par la librairie Hatier à une date non précisée mais qui se situe ente 1909 et 1921, intitulée L’Écolier de France. Quelques extraits permettent de mieux situer le regard porté par l’académicien sur la manière d’enseigner et le rôle qu’il assigne à l’École.

Jean Aicard, L’Écolier de France, Librairie Hatier, Paris, 40 p.



Collections MHEM, Fonds Moineau (MHEM-3542), Fonds Laplace-Dolonde (MHEM-0087)


L’heure est bien choisie pour parler de l’École de France, car il apparaît décidément aujourd’hui aux plus résolus partisans de l’instruction primaire gratuite et obligatoire qu’elle ne leur a pas donné ce qu’elle leur promettait.

On a cru qu’avec des mots on imposerait aux enfants les règles souvent pénibles du devoir, et qu’avec des formules expliquées on échaufferait les cœurs ; en réalité, on ne saurait les échauffer, les créer, les gonfler de générosité française, qu’avec des paroles venues du cœur, avec du sentiment et de l’émotion. Or, par définition, un pédagogue n’est pas un être d’émotion… et c’est bien pourquoi, à l’École, l’institutrice est généralement supérieure à l’instituteur.

Il faut que le maître se tourne vers l’institutrice et lui demande ses méthodes, lui emprunte ses moyens. C’est ici que le féminisme bien compris est à sa place.

Les méthodes de l’éducation morale à l’école seront améliorées lorsqu’elles seront devenues maternelles.

p. 5-7

[En conclusion] : Il faut que le conflit, fréquent aujourd’hui, entre l’école et la famille, cesse, sous peine de mort morale pour l’enfance française, c’est-à-dire pour le pays.

Quand la mère future, élevée par l’institutrice, saura que l’avenir ne dépend plus que d’elle ; quand on aura compris que l’école ne fait que prolonger la protection de la mère sur l’enfant, l’instituteur verra devant lui le véritable Écolier de France.

Et n’est-ce pas sur ce terrain que peuvent se rencontrer les vœux semblables des partis les plus opposés ?

p. 39-40

Mis en ligne par Yves Marion, le 20 décembre 2022

Rôle et fonction des associations. Relisons Tocqueville.

Portrait d'Alexis de Tocqueville



Les associations constituent [donc], avec la liberté de la presse, l’une des seules garanties contre les dérives de la démocratie ; elles sont l’une des conditions, nécessaire mais non suffisante, de son bon fonctionnement et de l’exercice des libertés dont elles sont elles-mêmes l’expression. En revanche, pour des raisons historiques et pratiques tenant également à l’esprit des peuples, Tocqueville sait qu’en France, le pouvoir verra toujours d’un œil suspicieux l’existence d’une liberté totale des associations, c’est pourquoi il emploie cette formule très forte, à valeur d’impératif catégorique que nous avons placé en exergue de ce texte, et il ajoute : « Parmi les lois qui régissent les sociétés humaines, il y en a une qui semble plus précise et plus claire que toutes les autres. Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît *». 

Voir également : Jean-Louis Benoît, "Tocqueville : les associations, un enjeu capital de la démocratie", La Manche, éducation, culture et patrimoine, n°3, 2018/2019, p. 8. Cliquer

  * De la démocratie en Amérique II,II, ch.5

dimanche 18 décembre 2022

Sur les traces de Régine et de Pérel

En mémoire de Régine et Pérel Modrzewiecki et de leurs parents assassinés par la barbarie Nazi

En 1994, Michèle TISSIER-LETENNEUR, alors Directrice de l'école  primaire , rue Baudricourt Paris 13ème, a réalisé ce petit film de 15 minutes en mémoire de deux sœurs,  Régine et Pérel, scolarisées pendant la dernière guerre dans cette école. 

Les parents des deux filles étaient d'origine polonaise, elles furent arrêtées par la police parce que Juives. Après avoir été internées à Drancy, elles furent, avec leurs parents, déportées à  Auschwitz Birkenau le 20 janvier 1944 par le convoi n°66 sous les matricules 3204312 et 3204311. Elles furent assassinées le 23 janvier dès leur arrivée au camp d'Auschwitz. Pérel avait 14 ans et Règine n'avait que 9 ans.

Le convoi n°66 a transporté 1153 déportés dont 144 enfants de moins de 14 ans. Parmi ces enfants, 81 avaient moins de 9 ans. 862 d'entre eux, soit 75% des déportés de ce convoi, dont toutes les filles de moins de 17 ans et tous les garçon de moins de 14 ans, furent assassinés dès leur arrivée à Auschwitz. Ce fut le premier convoi de déportation en masse (53% des déportés) de Juifs de nationalité française. Il marque ainsi un tournant important dans la déportation. Pour en savoir plus sur le convoi n°66.

Les élèves de cette école et leurs parents ont été les acteurs de ce travail de mémoire.

 



Merci à Michèle TISSIER-LETENNEUR pour ce travail de mémoire fait avec des enfants. Elle a la gentillesse d'autoriser la MHEM à publier et à mettre en ligne.En outre, Michèle a fait don à la MHEM des vêtements qui ont servi au tournage du film (une vingtaine de blouses et tabliers d'écolières) ainsi qu'un important matériel désormais constitutif du "fonds Letenneur" . Qu'elle en soit vivement remerciée.



jeudi 15 décembre 2022

Les Veys, les anciennes écoles


 Les veys, la rue des écoles




Les Veys, ancienne école des filles



Les Veys, mairie-école
(clichés Yves Marion, 22 février 2020)

mardi 13 décembre 2022

13 décembre 2022 à la MHEM de Carentan-les-Marais, une nouvelle exposition sur le thème de la récitation à l'école

Ce mardi, nos amis Jean-Claude et Roland ont procédé au changement de thème d'exposition dans la vitrine de la MHEM située au n° 12 de la rue du Château à Carentan-les-Marais. 

Qui ne se souvient des moments de récitation à l'école ? C'est si vrai qu'il suffit souvent de quelques mots pour que la plupart d'entre nous se remémorent la fable, la poésie ou le passage appris par coeur. Curieusement, c'est parfois ce qui reste à nos aînés quand leur mémoire est défaillante.

La récitation était en effet un moment scolaire fondamental tant il était structurant. Il pouvait être aussi un moment de stress voire d'angoise pour certains. Outre, l'exercice de mémoire proprement dit, la récitation était aussi un moment de prestation devant les autres qui pouvait s'apparenter à une sorte de mise en scène de soi qui mettait l'élève dans une situation d'acteur. 

Mais quels que soient les souvenirs que nous en gardons, la récitation a marqué, de manière quasi indélébile, notre mémoire scolaire. 

Passez rue du Château, arrêtez-vous devant la vitrine du numéro 12 et ressurgiront immédiatement des images qui ne vous laisseront pas indiférents.







Mis en ligne Yves Marion, 13 décembre 2022





samedi 10 décembre 2022

Noël normand, par Charles Frémine

 

NOEL NORMAND[1]
 
Coupez le gui, coupez le houx,
Feuillages verts, feuillages roux;
Mariez leurs branches,
Perles rouges et perles blanches;
Coupez le gui, coupez le houx,
C'est la Noël, fleurissez-vous !

Courez à la forêt prochaine,
Courez à l'enclos des fermiers,
Coupez le gui sur le grand chêne,
Coupez le gui sur les pommiers ;

Coupez le houx le long des haies
Qui bordent le chemin des bois,
Coupez le houx sous les futaies
Où sont nos vieux temples gaulois !

La neige couvre les prairies,
L'eau se gerce au froid qui la mord ;
Seules vos branches sont fleuries,
Merveilleux végétaux du Nord !

Chassez les grives et les merles,
Chassez la mésange au dos bleu,
Du gui dont les fleurs sont des perles,
Du houx dont les fleurs sont du feu;

Et coupez-les par tas, par piles,
Liez en gerbes leurs rameaux,
Et qu'on en pavoise les villes,
Qu'on en pavoise les hameaux !

Qu'on les plante, au souffle des bises,
Et dans le chant des carillons,
Sur l'autel sacré des églises,
Sur la table des réveillons !

Coupez-les ! car il faut encore,
Par Notre-Dame-de-Saint-Lô,
Qu'on en charge et qu'on en décore
Les navires de Saint-Malo,

De Cherbourg, du Havre-de-Grâce,
De Ouistreham et de Barfleur,
Qui se déploieront avec grâce
Sur les flots de la Manche en fleur,

Et s'en iront dans le mystère,
Dans le brouillard et les frimas,
Porter aux Normands d'Angleterre
La parure de leur Christmas.

Coupez le gui, coupez le houx,
Feuillages verts, feuillages roux;
Mariez leurs branches,
Perles rouges et perles blanches ;
Coupez le gui, coupez le houx,
C'est la Noël, fleurissez-vous !


CHARLES FRÉMINE.
 


 

Recueilli par Christophe Canivet, publié en 2021 sur ce site. 

[1] Publié dans le Rappel du 26/12/1898. Le poème était dédié à Mme Ernest Lefèvre.

jeudi 8 décembre 2022

Concours national de la Résistance : l'école et la Résistance

 

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L'édito du 8 décembre 2022

« L’école et la Résistance, des jours sombres aux lendemains de la Libération (1940-1945) », tel est le thème 2022-2023 du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD). Ce concours perpétue chez les élèves de troisième et chez les lycéens la mémoire de la Résistance et de la Déportation pour leur permettre d'en tirer des leçons civiques. L’Institut national de l’audiovisuel (INA), partenaire du concours depuis dix ans, met à disposition des enseignants et des élèves des documents audiovisuels issus de ses fonds d’archives afin de préparer les épreuves.

Notre sélection d’archives permet de documenter les problématiques liées aux relations entre l'école et la Résistance. Elle a été réalisée par Raphaëlle Bellon, responsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance.

Être écolier entre 1940 et 1944, c’est s’endormir en classe, affamé par les restrictions, sous le portrait du maréchal Pétain. C’est peser 7 kilos de moins que les enfants d’avant la guerre et avaler chaque jour le lait et les biscuits caséinés (riches en calories) que les enseignants distribuent dès 1941. Être écolier entre 1940 et 1944, c’est être embarqué dans la propagande du régime de Vichy, qui exècre l’école républicaine et ses instituteurs, jugés par Pétain trop « individualistes ». En réaction, l’école du « sauveur de Verdun » prône la « Révolution nationale ». Les petits Français chantent « Maréchal nous voilà », ils sont incités à écrire au chef de l’État (2 millions de lettres envoyées pour la Noël 1940) ou préparent les défilés sportifs de la fête de la Saint-Philippe, chaque 1er mai.

Grâce à des journaux de presse filmée de l’Occupation et de la collaboration, Les Actualités mondiales et France Actualités, un premier corpus montre comment l’école a été placée au cœur de l’idéologie du régime de Vichy. Des commentateurs enthousiastes montrent des élèves zélés qui préparent des lettres pour leur père réquisitionné par le S.T.O en Allemagne.

Ces films de propagande ne disent pas les actes de résistance. Le second corpus que nous proposons aux enseignants et aux élèves est justement consacré à l’évocation mémorielle, postérieure à la guerre, dans les journaux télévisés, d’actions de résistance menées dans des collèges et lycées. Vous y trouverez le témoignage d’un survivant du massacre de la ferme du By, près de La Ferté-Saint-Aubin, au cours duquel 40  étudiants parisiens du corps franc Liberté sont fusillés par la Gestapo en 1944. Un autre reportage retrace les actions menées par des élèves du lycée Lalande de Bourg-en-Bresse. Encouragés par plusieurs de leurs professeurs, ils diffusent des tracts, montent des manifestations… et sont violemment réprimés. Trente-deux élèves sont tués ou exécutés : leur établissement sera le seul lycée civil à recevoir la médaille de la Résistance.

Le Concours est ouvert aux élèves de 3e et du lycée. Ils peuvent choisir de participer individuellement (devoir sur table d’une durée de 2 heures ou de 3 heures) ou collectivement (réalisation et envoi d’un travail collectif). L’inscription est possible jusqu’au mardi 31 janvier 2023. Pour tous les détails concernant la participation, rendez-vous sur la page dédiée sur le portail du CNRD.

N’hésitez pas à nous écrire, nous vous répondrons !

L’équipe de Lumni Enseignement

Cyrielle Le Moigne-Tobla : clemoignetolba@ina.fr 

Isabelle Ducrocq-Maïa : iducrocqmaia@ina.fr

Cyrille Beyer : cbeyer@ina.fr 

 

samedi 3 décembre 2022

La Résistance dans le Cotentin

 Conférence sur thème : La Résistance dans le Cotentin à Carentan

 


 

 

Le  9 décembre, à 18 heures, à la salle des fêtes de Carentan, Michel LEBOND, Sylvie LEFRANCOIS et Olivier JOUAULT vous invitent à une conférence sur le thème : La Résistance dans le Cotentin.

Entrée libre



mercredi 30 novembre 2022

Statut scolaire en Alsace-Moselle de la seconde République à nos jours

Alsace Moselle
 

 

Mosellan "expatrié" en Normandie, je suis souvent interrogé et confronté à l’incompréhension du statut scolaire spécifique du territoire qui fut, de 1871 à 1919, le "Reichsland Elsass-Lothringen" (La Terre d’Empire Alsace-Lorraine). Cette incompréhension de la vieille France jacobine du droit local, applicable sur ce territoire, est, sans doute, née en 1871 et n’a jamais été levée. Localement considéré comme un marqueur d’identité régionale, malgré les tentatives tant politiques que judiciaires, un siècle après le traité de Versailles, l’essentiel du droit local reste en vigueur sous le regard vigilant de la population de souche, des élus et de l'Institut du Droit Local.

 

 

jeudi 24 novembre 2022

24 novembre 1793 : décret instaurant l’usage du calendrier républicain

 Intitulé « Décret sur l’ère nouvelle, le commencement et l’organisation de l’année, et sur les noms des jours et des mois », il fixait la substitution du calendrier républicain au calendrier grégorien, l’ère dite vulgaire étant abolie.


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aujourd'hui : Tridi, 3 frimaire 231

(D’après « Bulletin annoté des lois, décrets et ordonnances, depuis
le mois de juin 1789 jusqu’au mois d’août 1830 » (Tome 5), paru en 1835)
Publié / Mis à jour le MERCREDI 16 NOVEMBRE 2016, par LA RÉDACTION

mercredi 23 novembre 2022

23 novembre 1698 : mort de César-Pierre Richelet, rédacteur du premier dictionnaire unilingue de la langue française

Versé dans la poésie et la satire, amoureux de la langue française, Richelet, précepteur éconduit et turbulent régent de collège, devient avocat vers 35 ans avant de s’adonner au culte des muses et de publier son Dictionnaire français près de 15 ans avant l’Académie française qui avait pourtant obtenu l’exclusivité royale en la matière.


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César-Pierre Richelet. Gravure de Jean Langlois réalisée d’après
une peinture de Joseph Vivien (1657-1734)


(D’après « Revue de Champagne et de Brie : histoire, biographie,
archéologie, documents inédits, bibliographie, beaux-arts » paru en 1887,
« Maucroix, sa vie et ses ouvrages, publiés par Louis Paris,
sur le manuscrit de la bibliothèque de Reims » paru en 1854,
« Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l’histoire
sacrée et profane » paru en 1759 « Biographie universelle
ancienne et moderne » (Tome 38) paru en 1824,
« Confessions d’un homme de cour contemporain de Louis XV :
révélations historiques sur le XVIIIe siècle » (Tome 1) édition de 1830
et « Dictionnaire critique de biographie et d’histoire : errata
et supplément pour tous les dictionnaires historiques d’après des
documents authentiques inédits » (par Auguste Jal) paru en 1867)

Publié / Mis à jour le MERCREDI 23 NOVEMBRE 2022, par LA RÉDACTION

mardi 8 novembre 2022

Conférence MHEM/AMOPA50 : "Les Malgré-nous" par Jean Bézard. Isigny le 20 novembre 2002

Nous vous convions à une conférence donnée par Jean Bézard sur les "Malgré-nous" . Jean Bézard, ancien professeur, est depuis de nombreuses années, fortement impliqué dans la recherche et dans le recueil des témoignages sur la présence des "Malgré-nous" sur les lignes de combat en 1944 dans notre région. Secrétaire de la SNIFAM, partageant son temps entre la Normandie et l'Alsace et la Moselle, il a fait avancer la connaissance sur un aspect souvent méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Venez nombreux l'écouter : vous ne serez pas déçus.



dimanche 6 novembre 2022

"Souvenir amer" de Joseph Mague lors de ce que dût être sa première année à l'Abbaye Blanche de Mortain


Né à Landerneau en 1875, Joseph MAGUE a grandi en Normandie, sa mère et lui revenant vivre à Avranches après le décès de son père dès 1884.

Il y a quelques années l'association Magene avait fait renaître ses poésies patoisantes, éditées sur cartes postales en 1911, alors qu'il habitait à Balleroy. 

Joseph Margue sur le site de Magène

Les parents de J. Mague se sont mariés en 1871 à avranches, ville où était déjà domiciliée sa maman à l'époque. Elle y a ensuite vécu après la mort de son mari quand Joseph avait 9 ans, soit en 1884. Cela a donc été son adresse et sa résidence pendant toute sa jeunesse même s'il a été pensionnaire a Mortain.
Sa mère Zénaïse Pulchérie est morte à l'âge de 89 ans, "veuve Edouard Casimir Mague", le 29 janvier 1919, à son domicile avranchin du 21 de la rue Saint-Saturnin.
Le mariage de Joseph Mague a eu lieu le 3 Octobre 1898 en mairie de Marigny, près de Saint Lô. A cette époque, Joseph Mague était déjà employé des contributions indirectes et domicilié à Avranches où il a habité de 1884 à 1898, soit pendant 14 ans. Il a d'ailleurs écrit plusieurs textes qui font référence à Avranches, un sur les petits ânes d'Avranches (1928) et un autre sur le Mont-Saint-Michel. Michel Le Bas et Lionel Bonnetot.

"Joseph Mague est né en 1875 à Landerneau. Sa mère, originaire de Valognes, vint, à la mort de son père, alors qu’il avait 9 ans, habiter Avranches et elle envoya Joseph faire toutes ses études secondaires à l’Abbaye Blanche de Mortain. Il poursuit ensuite des études de droit à Caen et prépare le concours des contributions indirectes. Il exerce à Vire, Balleroy en 1906, Saint Lô, puis termine à Granville en 1937, où il décède en 1940 et repose au cimetière Saint Paul. Il s’était marié à Marigny en 1898."

Michel Normand 

Le présent sonnet est en français, racontant ce que dût être sa première rentrée à l'Abbaye Blanche, de Mortain.

 

SOUVENIR AMER

 

Me laissant interdit au milieu de la cour,

Ma mère s’en alla quand je l’eus embrassée.

J’étais en pension ! D’abord j’eus la pensée

De fuir ; la grille était fermée à double tour.

 

Maman ! Je t’appelai d’une voix angoissée ;

Un maître bienveillant vint seul à mon secours,

Me caressa la joue et dans un long discours

Exalta sans succès les charmes du lycée.

 

Et la nuit vint ; couché dans le vaste dortoir,

Je ne pus m’endormir, sans t’avoir dit bonsoir,

Mais de pleurer enfin satisfaisant l’envie,

 

Ah ! parmi mes sanglots comme je t’en voulus

D’avoir fait de l’enfant tendre et libre un reclus !

C’était le premier coup de griffe de la vie.


Source

 

Joseph MAGUE1

1 Mon dimanche : revue populaire illustrée 07/01/1912 (prime hebdomadaire du Coin des lecteurs)


Communiqué par notre ami Christophe Canivet


samedi 5 novembre 2022

5 novembre 1880 : expulsion des congrégations religieuses sur ordre de Jules Ferry

S’étant multipliées sous le Second Empire et éduquant une partie de la jeunesse aristocratique et bourgeoise, les congrégations religieuses avaient acquis par là même une influence que les républicains jugeaient dangereuse : sur proposition de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique, des décrets furent adoptés, imposant à ces congrégations une demande d’autorisation d’exister sous peine de dissolution.

Le 16 mars 1879, Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique, présentait au Parlement une loi relative à la liberté de l’enseignement supérieur. Cette loi contenait un article, l’article 7, ainsi conçu : « Nul n’est admis à participer à l’enseignement public ou libre, ni à diriger un établissement de quelque ordre que ce soit, s’il appartient à une congrégation religieuse non autorisé. » Ce projet, adopté par la Chambre, arrivait devant le Sénat au mois de février 1880. L’article 7, combattu par la droite sénatoriale et par une partie du centre gauche dissident, à la tête duquel figurait Jules Simon — sénateur et ancien président du Conseil des ministres —, était rejeté en première et en seconde lecture, dans la séance du 15 mars 1880.

Suite de l'article

Portrait de Jules Ferry réalisé par Paul sarrut



(D’après « Grand dictionnaire universel français, historique,
géographique, biographique, mythologique, bibliographique, littéraire,
artistique, scientifique, etc. » (par Pierre Larousse,
Tome 17 Deuxième Supplément) paru en 1890,
« Discours et opinions de Jules Ferry publiés avec commentaires
et notes » (par Paul Robiquet, Tome 3) paru en 1895
et « Le dimanche — Supplément à la "Semaine religieuse"
du diocèse de Cambrai » du 9 novembre 1895)

vendredi 4 novembre 2022

Manque de papier : appel aux écoliers

Nous relayons le post que viennent de publier les archives départementales du Calvados relatif à la collecte des vieux papiers. Il doit bien exister l'équivalent dans la département de la Manche que nous serions heureux de connaître et de publier. 


Dans l'édition du 4 novembre 1942 du Journal de Normandie, un étonnant appel a retenu notre attention. Sur la page dédiée à Caen, un article interpelle les lecteurs : "Ecoliers, un devoir et un plaisir vous attendent ! Le Pays vous demande de collecter les vieux papiers et il vous récompensera de votre utile effort." Il s'agit en fait de lutter contre la pénurie de papiers qui touche la France pendant la Seconde Guerre mondiale. On comprend d'autant plus le relais fait par les journaux pour qui le tirage papier était vital. Leurs formats même était réduits du fait de cette crise du papier.
L'idée de monsieur Maillet, président du Groupement des Vieux Papiers, fut donc de mobiliser les écoliers du pays et de collecter cette matière devenue rare. Une réunion eut lieu au Conseil de la Préfecture à laquelle participa notamment René-Norbert Sauvage, directeur des Archives du Calvados de l'époque.
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𝐋𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐞𝐧 𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞 :
Les élèves participants à cette opération de ''recyclage'' avant l'heure se voyait octroyer des billets de tombola en échange des paquets de 2 kilos de papier réunis.
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𝐋𝐢𝐫𝐞 𝐥'𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞 (𝟏𝟑𝐓/𝟏/𝟏𝟕𝟏/𝟕) :

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