Les associations constituent [donc], avec la liberté de la presse, l’une des
seules garanties contre les dérives de la démocratie ; elles sont l’une des
conditions, nécessaire mais non suffisante, de son bon fonctionnement et de
l’exercice des libertés dont elles sont elles-mêmes l’expression. En revanche,
pour des raisons historiques et pratiques tenant également à l’esprit des
peuples, Tocqueville sait qu’en France, le pouvoir verra toujours d’un œil
suspicieux l’existence d’une liberté totale des associations, c’est pourquoi il
emploie cette formule très forte, à valeur d’impératif catégorique que nous
avons placé en exergue de ce texte, et il ajoute : « Parmi les lois qui
régissent les sociétés humaines, il y en a une qui semble plus précise et plus
claire que toutes les autres. Pour que les hommes restent civilisés ou le
deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se
perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît *».
Voir également : Jean-Louis Benoît, "Tocqueville : les associations, un enjeu capital de la démocratie", La Manche, éducation, culture et patrimoine, n°3, 2018/2019, p. 8. Cliquer