L'édito du 8 décembre 2022
« L’école et la Résistance,
des jours sombres aux lendemains de la Libération
(1940-1945) », tel est le thème 2022-2023 du Concours national
de la Résistance et de la Déportation (CNRD). Ce concours
perpétue chez les élèves de troisième et chez les lycéens la
mémoire de la Résistance et de la Déportation pour leur
permettre d'en tirer des leçons civiques. L’Institut national
de l’audiovisuel (INA), partenaire du concours depuis dix ans,
met à disposition des enseignants et des élèves des documents
audiovisuels issus de ses fonds d’archives afin de préparer les
épreuves.
Notre sélection
d’archives permet de documenter les problématiques liées
aux relations entre l'école et la Résistance. Elle a été
réalisée par Raphaëlle Bellon, responsable des activités
pédagogiques de la Fondation de la
Résistance.
Être écolier entre 1940 et
1944, c’est s’endormir en classe, affamé par les restrictions,
sous le portrait du maréchal Pétain. C’est peser 7 kilos
de moins que les enfants d’avant la guerre et avaler chaque
jour le lait et les biscuits caséinés (riches en calories) que
les enseignants distribuent dès 1941. Être écolier entre 1940
et 1944, c’est être
embarqué dans la propagande du régime de Vichy, qui exècre
l’école républicaine et ses instituteurs, jugés par Pétain trop
« individualistes ». En réaction, l’école du
« sauveur de Verdun » prône la « Révolution
nationale ». Les petits Français chantent « Maréchal nous
voilà », ils sont incités à
écrire au chef de l’État (2 millions de lettres
envoyées pour la Noël 1940) ou préparent les défilés sportifs
de la fête de la Saint-Philippe, chaque 1er mai.
Grâce à des journaux de
presse filmée de l’Occupation et de la collaboration, Les Actualités
mondiales et France Actualités,
un premier corpus montre comment l’école a été placée au cœur
de l’idéologie du régime de Vichy. Des commentateurs
enthousiastes montrent des élèves zélés
qui préparent des lettres pour leur père réquisitionné
par le S.T.O en Allemagne.
Ces films de propagande ne
disent pas les actes de résistance. Le second corpus que nous
proposons aux enseignants et aux élèves est justement consacré
à l’évocation mémorielle, postérieure à la guerre, dans les
journaux télévisés, d’actions de résistance menées dans des
collèges et lycées. Vous y trouverez le témoignage d’un
survivant du massacre de la ferme du By, près de La
Ferté-Saint-Aubin, au cours duquel 40 étudiants parisiens
du corps franc Liberté sont fusillés par la Gestapo en 1944. Un
autre reportage retrace les actions menées par des élèves du lycée
Lalande de Bourg-en-Bresse. Encouragés par plusieurs de
leurs professeurs, ils diffusent des tracts, montent des
manifestations… et sont violemment réprimés. Trente-deux élèves
sont tués ou exécutés : leur établissement sera le seul
lycée civil à recevoir la médaille de la Résistance.
Le Concours est ouvert aux
élèves de 3e et du lycée. Ils peuvent choisir de participer
individuellement (devoir sur table d’une durée de 2 heures
ou de 3 heures) ou collectivement (réalisation et envoi
d’un travail collectif). L’inscription est possible jusqu’au
mardi 31 janvier 2023. Pour tous les détails concernant la
participation, rendez-vous sur la page dédiée sur le portail du
CNRD.
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