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Pour cause de réaménagement, la MHEM à Carentan est provisoirement fermée au public. Nous vous prions de nous en excuser.


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mardi 23 avril 2019

Un instituteur à bord des vaisseaux de la République

Par décret en date du 16 pluviôse an II de la République (4 février 1794) la Convention nationale préconisait la présence d'un instituteur sur les vaisseaux de la république.

Article premier : "il sera établi à bord de tous les vaisseaux de la République, de vingt canons & au-dessus, un instituteur chargé de donner aux jeunes citoyens embarqués à bord de ces mêmes vaisseaux, des leçons de lecture, d'écriture, de calcul & même, autant que faire se pourra, de  leur enseigner les premiers éléments de la théorie de la navigation".

"Ces instituteurs seront salariés par la nation..." Bien entendu, ils doivent, outre se faire inscrire au bureau du port où se fait l'armement du navire, également faire la preuve des savoirs et des compétences indispensables, notamment des premiers éléments de la théorie de la navigation. Ils devront également justifier de leur certificat de civisme et avoir manifesté un attachement ferme et sincère aux principes de la République. Ne pouvait prétendre à cette fonction aucun ministre d'un culte quelconque. 

Le choix était assujetti à l'avis d'une commission ad hoc.

Le dernier article du décret précisait que "les livres élémentaires pour la lecture, les papiers, plumes & encre seront fournis par l'administration de la marine, sur les états présentés par l'instituteur & arrêtés par le lieutenant du vaisseau."

Le décret était signé du président de la Convention, Dubarran, et des secrétaires Eschassériaux, aîné, et Bassal.

Le terme employé dans ce décret  est ici conforme au projet de loi adopté le 12 décembre 1792, lequel stipulait que : "les personnes chargées de l'enseignement dans les classes primaires s'appellent des instituteurs". Cf. Georges Duveau, Les instituteurs, Paris, coll. "le temps qui court", Le Seuil, 1957, 192 p.






Collection particulière

Yves Marion, 23 avril 2019

dimanche 21 avril 2019

Le Débarquement en bande dessinée




Le 75e anniversaire d’un événement qui devait libérer le territoire national et l’Europe approche. C’est l’occasion à saisir pour revenir sur l’histoire de ce qui allait profondément modifier les équilibres mondiaux. C'est l'occasion d'expliquer et de faire comprendre aux jeunes générations la portée de l’événement, à commencer par le Débarquement des troupes alliées.

C’était le 6 juin 1944. Après des mois de préparation et d'entraînement, le grand jour est enfin arrivé ! C'est le Débarquement ! Des milliers de jeunes soldats anglais, américains et canadiens vont s'élancer sur les plages de Normandie. Leur objectif ? Libérer l'Europe occupée par les nazis.

Isabelle Bournier est historienne, directrice culturelle et pédagogique du Mémorial de Caen ; Sébastien Corbet est un dessinateur caennais, passionné de bande dessinée. Ensemble, ils signent une bande dessinée réussie : le Débarquement en bande dessinée. Au fil des trente-huit pages le jeune lecteur découvre comment l’action a été préparée et s’est déroulée sur les divers terrains de combat qu’une vignette (page 15) positionne géographiquement. Le style de Sébastien Corbet est convaincant pour atteindre l’objectif affirmé.

La bande dessinée est judicieusement complétée par un dossier documentaire de 9 pages, clair et précis, dû à Isabelle Bournier. La dernière page permet au lecteur d’évaluer ce qu’il a pu retirer de la lecture de cette bande dessinée relevant d’une thématique qualifiée jeunesse-histoire.

Un bel ouvrage à recommander à la couverture cartonnée, au format 220 x 290 mm, de 48 pages,  publié par les éditions Orep à Bayeux.


Isabelle Bournier, Sébastien Corbet, Le débarquement en bande dessinée, Bayeux, OREP, 2019, 48 p.



Yves Marion
15 avril 2019

La MHEM et le 75 ème

La Maison de l'histoire de l'école dans Manche (MHEM) se met à l'heure du 75ème anniversaire du Débarquement des Alliés en Normandie.

La vitrine présente une exposition de documents en lien avec l'événement, des documents pour la plupart inédits.







A voir à Carentan-les-Marais (Manche), 12 rue du Château.

samedi 20 avril 2019

Le littoral en tensions, PUC, 2019


Il n’est de marées alliées à des événements climatiques particuliers qui ne suscitent de bien légitimes interrogations dans des contextes d’enjeux parfois contradictoires. Il fallait bien une telle recherche collective pour tenter de clarifier les représentations immanquablement à l’œuvre dans l’édification des opinions et des idéologies. L’ouvrage se propose justement d’analyser avec une objectivité toute scientifique les problèmes sociaux et humains provoqués par la modification des littoraux.  

Le littoral en tensions, ouvrage collectif sous la direction de Salvador Juan, Stéphane Corbin et Amadou Diaw, est essentiellement centré sur les aspects symboliques et sur les relations entre acteurs. Il s’adresse à l’évidence à un grand public intéressé par les questions d’écologie et par le sort des littoraux.

L’ouvrage se structure en trois temps. Une première partie est consacrée à l’étude des tensions et contradictions relatives aux intérêts et représentations du littoral. La seconde partie se décline en monographies centrées sur les conflits d’usage ou sur les activités spécifiques telle la chasse ou la plaisance. Le troisième temps avance un certain nombre d’éléments critiques pour comprendre ce milieu particulier qu’est le littoral, notamment pour ce qui concerne l’action des autorités publiques. Cinq sites ont été retenus pour l’étude : l’estuaire de la Saâne à l’ouest de Dieppe, l’Orne près de Caen, la baie des Veys, le Val de Saire et le havre de Sienne.

Accompagné d’une bibliographie générale et de notes de bas de page copieuses, cet ouvrage, sérieux et documenté, « permet de mesurer à quel point le littoral induit des représentations et des rapports à la nature tout à la fois divergents et ambivalents ». Initiative appréciée de l’éditeur, les Presses universitaires de Caen (PUC) : d’avoir placé, avant la table des matières, des résumés de chacun des neuf chapitres ainsi que des notices sur chacun des contributeurs au nombre de huit.

Un ouvrage à recommander vivement pour tenter de cerner avec le sérieux qu’exigent l’urgence et l’importance des questions stratégiques liées à l’inéluctable modification des littoraux.
Yves Marion
18 avril 2019



Salvador Juan, Stéphane Corbin, Amadou Diaw, (Dir.), Le littoral en tensions. Rigidités, stratégies d’adaptation et préservation écologique, Caen, Presses universitaires de Caen, coll. "Symposia", 16x24, br., 2019, 188 p., ISBN : 978-2-84133-911-9 2.

La vie dans nos campagnes à travers les affiches officielles, exposition à Bréhal

Durant la semaine du 15 au 20 avril se tient à Bréhal une exposition qui mérite une visite. 

A travers une série d'affiches officielles éditées de la Révolution au milieu du dix-neuvième siècle, les Amis du moulin du Hutrel et du petit patrimoine Bréhalais, proposent aux visiteurs de parcourir la vie de nos ancêtres scandée par des avis officiels. Ces affiches, pas moins d'une quarantaine, pour la plupart éditées à Saint-Lô, provenant de la collection personnelle de notre ami Daniel Hélye, constitue une collection originale et probablement inédite. Des premières affiches signées Le Carpentier, Bouret ou Montalivet jusqu'aux affiches du Second Empire, en passant pas le plébiscite de 1851, le visiteur se pénétrera d'une vérité sur le rôle qu'a pu jouer l'affichage en tant que moyen de communication du pouvoir. 

Une exposition à ne pas manquer. Entrée gratuite.

Visible jusqu'au 20 avril  aux heures d'ouverture de la médiathèque de Bréhal, à l'espace Marcel Launay.

2 rue de Briselance, 50290 BREHAL
Tél. : 02 33 91 96 92


lundi 15 avril 2019

Convocation à l'examen d'admission de la ferme-école de Martinvast

Lors de la récente conférence d'Edgar Leblanc sur l'histoire de l'enseignement agricole dans la Manche, a été évoquée la création de la ferme-école de Martinvast.

Cette ferme-école, en effet, a été instituée sur le domaine de Martinvast par arrêté du 31 août 1850, inséré au Mémorial des actes de la préfecture le 1er novembre de la même année.

Le document ci-dessous est original. Il s'agit d'une convocation par voie d'affichage, signée Houyvet, secrétaire général de la préfecture de saint-Lô,  pour l'examen d'admission des candidats en qualité d'élèves-apprentis en date du 8 octobre 1852. 

Collection particulière



Yves Marion
16 avril 2019

jeudi 11 avril 2019

Madeleine Deries, une Saint-Loise engagée


A la fin de mes exposés comme à la fin de la monographie biographique que je lui ai consacrée, je m’interrogeais sur les engagements féministes de Madeleine Deries. En quoi était-elle représentative d'un légitime mouvement de revendication d'égalité? Plus de doute désormais !

En mars 1923, après avoir obtenu le titre de docteur ès lettres en histoire, Madeleine Deries, quittait l’enseignement pour se consacrer au « journalisme ».  Elle publiait régulièrement dans les journaux des articles de réflexion sur des questions d’actualité et de société. Entre mai 1923 et janvier 1924, pas moins de vingt articles sont publiés par La République française, le quotidien fondé par Gambetta.

Ce sont des articles engagés notamment quand il s’agit de la situation des femmes et celle faite aux filles en matière d’accès à l’enseignement. Lisez l’article pour vous en convaincre !






Je suis heureux de vous faire partager cette découverte. Nous avons une Normande, née à Saint-lô, passée par l’université de Caen, qui est une authentique féministe au sens fort et plein du terme.

consulter https://mhem-carentan.blogspot.com/2019/01/les-femmes-et-le-baccalaureat.html


Yves Marion
11 avril 2019

Yves Marion, Madeleine Deries, (1895-1924), première docteure "ès histoire", Caen, Presses universitaires de Caen, 2017,350 p. Prix Courtonne-Lenepveu 2017, de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen.

lundi 8 avril 2019

L'école d'autrefois - Presse locale

L'école d'autrefois
Article

Article publié par "La Manche Libre" en mars.


Cet article présente La Maison de l'Histoire de l’École dans la Manche, les objectifs de l'association, et son programme d'activités 2019.

Il rappelle également les jours et les horaires d'ouverture.



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Les Mémoires d’Hervé de Tocqueville

Hervé de Tocqueville
Hervé de Tocqueville
Les Mémoires d’Hervé de Tocqueville, édition établie par M. Jean-Louis Benoît, Nicole Fréret et Christian Lippi

Une publication des Archives départementales, Maison de l’histoire de la Manche / Conseil départemental de la Manche

« Mes enfants me pressent d’écrire l’histoire de ma vie, j’y consens par égard pour eux, car elle n’ouvre d’intérêt que pour quelques circonstances de ma jeunesse et pour les rapports politiques que j’ai eus dans un âge plus avancé ».
Les Mémoires d’Hervé de Tocqueville
Ouvrage
C’est sous la monarchie de Juillet, entre 1834 et 1840, qu’Hervé de Tocqueville, retiré des affaires depuis la révolution de 1830, rédige ses Mémoires. Ce texte est destiné à ses fils, Hippolyte, Édouard et Alexis, le célèbre penseur et homme politique manchois.

Après un bref récit de sa jeunesse, le texte d’Hervé de Tocqueville couvre une période qui s’étend de 1793, date de son mariage avec la petite-fille de Louis de Malesherbes, le défenseur de Louis XVI durant son procès devant la Convention, jusqu’à la révolution de juillet 1830, les Trois Glorieuses qui aboutirent à l’abdication puis à l’exil du roi Charles X. Ce manuscrit constitue donc un témoignage inédit, d’un acteur situé aux premières loges des événements politiques de ce début du XIXe siècle : la Révolution française, le Premier Empire et la Restauration ; événements parfois méconnus qui marquent pourtant encore l’histoire de nos institutions.

La science sur un plateau, Au nord de Caen un demi-siècle de développement

La science sur un plateau
Couverture de l'ouvrage

TRAVERT, Josette, TOULORGE, Dominique CARIN, Régis, (coord.), La science sur un plateau. Au nord de Caen, un demi-siècle de développement, 1967-2017, Caen, Presses universitaires de Caen, 336 p. + notes.


Il n’est guère de ressortissants du département de la Manche qui ne puisse être d’une manière ou d’une autre concerné par l’université de Caen.

L’université de Caen-Normandie, en effet, est l’une des plus anciennes universités de France. Son histoire méritait bien d’être contée. Ce fut chose faite au travers du très bel ouvrage que lui consacrèrent Dominique Toulorge et Jean Quellien. « L’histoire de l’université de Caen », publiée par les Presses universitaires de Caen, couvrait la période partant de sa création en 1432 à 2012, date de la publication. Une large partie de l’étude correspondait à ce qu’il est convenu d’appeler le Campus I. Cependant, à partir de ce site, depuis maintenant plus d’un demi-siècle, s’est développé, sur la partie Nord, tout un réseau d’établissements dont l’histoire méritait tout autant d’être relatée.
C’est désormais chose faite. Josette Travert, ancienne directrice de l’IUT et ancienne présidente de l’université de Caen, en tant que présidente des Amis de l’université de Caen Normandie, en prit l’initiative et assura, avec Dominique Tourlorge et Régis Carin, la coordination d’un ouvrage, publié aussi par les Presses universitaires de Caen, dans le même format que le précédent, intitulé : « La science sur un plateau. Au nord de Caen, un demi-siècle de développement, 1967-2017 ».

jeudi 4 avril 2019

"Des années de rêve", par Serge Cabioc'h

Après Ecrit sur l'ardoise (2008) et La Dalle des mots (2012), cet ouvrage est le troisième volet des mémoires d'un enseignant engagé. Serge Cabioc'h, professeur d'école normale puis maître de conférences à l'IUFM de Caen tente de répondre à cette question essentielle : "A quoi avons-nous servi pendant près de quarante années ? A qui avons-nous permis de grandir en humanité ? Que faire pour rendre l'école humaniste pour tous ? " 

C'est ainsi que le lecteur pourra s'approprier l'interrogation suivante : peut-on enseigner l'humain ?

Une lecture salutaire à recommander.





Serge Cabioc'h, Des années de rêve, Bretteville-sur-odon, Ed. Roc'h Trévézel, 2017, 230 p.

Yves Marion
4 avril 2019

lundi 1 avril 2019

Le poisson d'avril, tradition et folklore par Charles Frémine


POISSON D'AVRIL

Alléluia ! Avril est ressuscité ! Le diable est qu'il nous revient tout grelottant, coiffé d'un chapeau de neige. Neige à l'Est, à l'Ouest, en Lorraine, en Normandie, dans le Nord, dans le Midi, neige glacée hivernale fort intempestivement mêlée à l'autre, à celle que Victor Hugo a si admirablement appelée la neige odorante du printemps. Tous les oiseaux, du coup, en ont ravalé leurs chansons. Silence complet dans les bois, dans les jardins consternés. Quant au retour des hirondelles, qu'on annonçait comme imminent, je croirais bien plutôt à celui des bécasses.

Avril, du latin aperire (ouvrir) ouvrait autrefois l'année. Les Romains l'avaient consacré à Vénus. Ils le représentaient sous la figure d'un beau jeune homme dansant au son d'un instrument champêtre. Pour nous, c'est le mois des poissons, et je vois que cette année encore, bien que la mode commence à s'en passer, l'origine du « poisson d'avril » préoccupe vivement certains cerveaux toujours entêtés de tradition.

Pour les uns — les plus nombreux — cet usage se serait introduit en France vers la fin du seizième siècle, juste à l'époque où l'année cessa de commencer en avril, en vertu d'une ordonnance de Charles IX, datée de 1567. Mais cette explication, qui semble au premier abord la plus séduisante, est la plus facile à réfuter. Il suffit, en effet, pour la détruire d'un seul texte mentionnant l'usage du poisson d'avril avant 1567. Or, dans une farce de la première moitié dit seizième siècle, la Résurrection de Jennin Landore, qui fait partie dit célèbre recueil du British Museum et a été rééditée par Viollet-le-Duc, on lit :

LE CLERC :
Sus, que suis-je ?
JENNIN :
Poysson d'apvril.
LE CLERC :
Poysson d'apvril ?
JENNIN :
Voici le cas.
LE CLERC :
Et voire, mais je n'entends pas
Que c'est à dire.
JENNIN
Voicy rage :
Quand on met une pie en cage
Que lui apprend-on de nouveau
À dire ? Parle.
LE CLERC
Macquereau.
JENNIN
Clerice, tu es tout gentil
Macquereau, c'est poysson d'apvril.

Mieux encore, on retrouve l'expression « poisson d'avril » en 1508, dans la Grande Dyablerie du curé Eloy Damerval :

Poisson d'avril viens tost à moy !

On peut donc continuer de remonter le cours des années en quête de ce facétieux poisson d'avril qui semble se dérober à plaisir au coup de ligne des passionnés de folklore et de tradition.

CHARLES FRÉMINE.  
Le Rappel, 1896/04/02 (N519)

Article aimablement communiqué par Christophe Canivet.

Consulter également :

-  https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article782  -  https://fr.wikipedia.org/wiki/Poisson_d%27avril  

Yves Marion
1er avril 2019

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