C’est à l’âge de 31 ans qu’il devient inspecteur général des Monuments historiques, fonction lui permettant, tout en effectuant de nombreux voyages pour recenser les monuments remarquables, de poursuivre des travaux littéraires auxquels il devait d’avoir déjà acquis une solide réputation
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Prosper Mérimée (1) |
C’est le 27 ou 28 septembre 1803 que le futur écrivain naquit. Il fut un enfant faible et maladif de qui l’on pensa souvent qu’il ne vivrait point. Il dut à cet état autant qu’aux dispositions attentives de ses parents d’être extrêmement choyé. Il y avait d’abord chez les Mérimée le goût des arts et de la lecture. La famille était cultivée et, à la maison, on lisait avec plaisir les conteurs du précédent siècle. Notez tout de suite que ce sont ces conteurs que l’on y choisissait, ces conteurs libertins, un peu secs, conviés cependant à la galanterie, tels que Laclos, Prévost, Crébillon le fils, car cela n’est peut-être pas sans influence sur la future carrière de Mérimée.
Il y a au sujet de l’enfance de Prosper une anecdote que l’on doit à Taine, dont Sainte-Beuve s’est servi et qui n’est d’ailleurs pas certaine. Prosper avait cinq ans ; ayant été puni et poussé hors de la pièce où sa mère se tenait, il se mit à pleurer. Lorsqu’on lui permit de rentrer, sa figure avait pris un tel aspect de désespoir pour une si petite cause que l’on rit. C’est à dater de ce jour que l’enfant aurait pris et tenu la résolution de toujours refouler ses sentiments.