Il est des livres qui, une fois ouverts, vous tiennent jusqu’au
bout, jusqu’à la dernière ligne, jusqu’à l’ultime mot.
Le dernier ouvrage d’Yves Corver, Le Tunnel, Saint-Lô, juin
1944, est de ceux-là. Mêlant fiction et réalité historique, le roman - car c’en est un – met
en scène deux familles saint-loises emportées par les événements de la
Libération de Saint-Lô. Extrêmement bien documenté, l’intrigue, construite autour de deux jeunes, tous les
deux en terminale, l’une au Bon-Sauveur, l’autre au collège municipal de
Saint-Lô, Jacqueline Morel et René Mesnil et leurs familles respectives,
attrape le lecteur pour ne plus le lâcher, l’entraînant dans les moments de
peur et d’angoisse mais aussi d’espoir qui sont en fait leur quotidien.
Le titre : Le Tunnel, est judicieux tant au propre qu’au
figuré pour les protagonistes. Fiction, assurément, qui, cependant, par le
choix du mode de construction sous forme de journal, d’avril à octobre 1944,
confine à la réalité. Avec la précision méticuleuse du géographe et de l’historien,
l’auteur permet au lecteur de déambuler dans le Saint-Lô d’avant sa destruction
sous les bombes des libérateurs. Au moyen du QR code situé en fin d’ouvrage, le
lecteur pourra accéder à des plans lui permettant de suivre les pérégrinations
du principal personnage.
Ce roman d’Yves Corver est une réussite qu’on ne saurait trop
recommander en ce 80e anniversaire de la Libération. Ouvrez-le et,
emporté par les événements, vous ne le lâcherez plus que vous n’en ayez
atteint le point final.
Yves Marion
28 juillet 2024