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mardi 12 septembre 2023

Une école de natation à Bricqueville-sur-Mer à l'initiative de l'instituteur... en 1882-1883

Nous connaissions les bataillons scolaires. A Bricqueville-sur-Mer, l'instituteur dans le cadre des exercices militaires à l'école, initie, avec le conseil municipal de la commune, une école de natation. Une initiative que l'inspecteur d'académie de la Manche s'empresse de relayer dans le Bulletin de l'enseignement primaire de la Manche de 1883. 

L'instituteur, directeur de l'école, est Emile François Lelièvre, né à Vengeons le 2 décembre 1843 et mort à Bricqueville-sur-Mer le 30 mai 1920. Il avait épousé, le 5 février 1872, Marie-Thèrèse Tétrel, née le 16 mars 1840 à La Lucerne-d'Outre-mer, aussi décédée à Bricqueville-sur-Mer le 16 janvier 1929. Emile Lelièvre est un instituteur qui a la confiance tant de son administration que de ses collègues. Le 26 février 1885, il est élu au Conseil d'administration de la Société de secours mutuels de la Manche pour l'arrondissement de Coutances. (Bulletin de L'instruction primaire de la Manche, mars 1885).  

Pour la mise en oeuvre de cette école de natation, Emile Lelièvre s'appuie sur les compétences reconnues de M. Ponée, ex-syndic des gens de mer, capitaine.  

Ce patronyme est bien connu à Granville. Ici, il s'agit de Joseph Ponée, né à Granville le 17 septembre 1831, fils de Mathieu Georges François Ponée, navigateur, et de Marie Le Couturier. Il se marie le 2 décembre 1863, à Granville, avec Jeanne, Joséphine Lisembard. En 1882-1883, ils sont domiciliés à Bréhal. Joseph Ponée est le neveu de François Ponée, navigateur, capitaine de vaisseau, contre-amiral, préfet maritime, commandeur de la Légion d'honneur, né le 9 décembre1775 à Granville (LH/2196/59). Joseph Ponée meurt le 17 novembre 1906 à l'hospice de Granville (Journal de la Manche et de Basse-Normandie).

Le texte qui suit, reproduit intégralement, est un extrait du rapport transmis par l'instituteur à sa hiérarchie. 

Yves Marion

L’enseignement des exercices de gymnastique militaire.

Création d’une école de natation à Bricqueville-sur-Mer.

Quelque temps avant la fin de l’année classique 1882-1883, M. Lelièvre, instituteur public à Bricqueville-sur-Mer, a fondé, dans cette commune, une école de natation, destinée à servir d’application aux exercices gymnastiques.

Nous extrayons du rapport que ce maître nous a adressé sur cette utile création les intéressants passages ci-après, sur lesquels nous croyons devoir appeler toute l’attention de MM. les instituteurs du département :

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Au mois de mai dernier, je profitai de la session ordinaire du Conseil municipal pour lui exposer les projets, qu’il voulut bien agréer. La commune se trouvant dans une situation financière difficile, je refusai la subvention communale qui me fut offerte, mais je m’empressai d’ouvrir une souscription. Tous les Membres du Conseil, moins un, voulurent bien s’inscrire. Je présentai ensuite ma liste dans quelques familles et, au bout de trois jours, je me trouvai avoir recueilli 190 fr., somme jugée suffisante.

Pour les leçons de bains, je m’adressai à un homme très compétent en cette matière, M. Ponée, ex-syndic des gens de mer, capitaine, titulaire de 6 médailles, lauréat du prix Monthyon en 1882, et j’obtins de lui que, moyennant une allocation de 100 fr., il serait à ma disposition, pour les bains, tous les jours de beau temps, pendant les mois de juillet et août, et, de plus, qu’il donnerait, tous les jours scolaires, en juin et juillet, une leçon d’exercices militaires à toute la classe. J’ai acheté des ceintures de natation, je fis construire des appareils suspendus pour apprendre à sec, dans la cour, les mouvements de natation, et je gardai le reste de la somme pour me procurer plus tard des livrets de Caisse d’épargne destinés à être décernés en prix à la fin de la saison.

Ce qui était convenu fut exécuté. Les élèves, exercés tous les jours, se trouvèrent à la fin de juin, capables d’exécuter les principaux mouvements militaires, avec une précision et un entrain étonnants.

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Dès les premiers jours de juillet, les exercices pratiques de natation commencèrent pour tous ceux des enfants qui s’étaient munis du consentement écrit des parents ; Le nombre s’accrut progressivement et atteignit bientôt le chiffre de 50 quelques jours.

Les exercices avaient lieu le soir après la classe. Nous avons, M. Ponée et moi redoublé de zèle pour gagner la confiance des familles, d’abord en commençant nos exercices dans une faible profondeur d’eau, en tendant des cordes fixées à des pieux pour former une enceinte qu’il était défendu de franchir, en ne faisant prendre, par l’instructeur, qu’un élève à la fois, en dehors de l’enceinte, pour l’exercer individuellement et en le tenant constamment par l’anneau de la ceinture de natation.

Les progrès furent rapides ; au bout de trois ou quatre jours, la plupart des élèves pouvaient sans peine se maintenir indéfiniment sur l’eau, se laisser mollement balancer par les vagues sans perdre leur position, faire en un mot ce que l’on appelle la planche. Les résultats ainsi obtenus ne manquèrent pas d’exciter l’émulation. Vinrent ensuite les mouvements de natation ; ce fut plus long ; aussi, pour mener mon entreprise à bonne fin, je consentis à rester la plus grande partie des vacances à mon domicile, épiant chaque belle journée afin d’en profiter pour rallier ma petite troupe.

Environ 15 sont parvenus à acquérir en natation une célérité et une pratique convenables, particulièrement nécessaires dans une commune du littoral ou presque personne ne sait nager. Des exercices de sauvetage, dans l’eau et à terre, ont aussi été faits durant nos leçons ; les soins donnés aux noyés ont été expliqués, démontrés, simulés : l’importance de semblables leçons est incontestable.

Chaque jour d’exercice nous avions, pour nous rendre de l’école à la mer, environ 2k5 à parcourir. Ce chemin se faisait joyeusement, en exécutant des mouvements militaires, des marches surtout ; parfois des chants patriotiques, à cadence appropriée à la marche au pas et jusqu’à des chœurs à 2 voix, venez donner un attrait de plus à notre excursion.

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Plusieurs séances ont été employées à expliquer pratiquement les principaux termes de géographie, en faisant construire aux enfants, dans le sable, sur le bord de l’eau, des caps, des golfes, îles, etc. Il faut avoir vu travailler ces cinquante élèves, avec leurs pieds, avec leurs mains, pour se faire une idée de l’entrain qui existait surtout s’ils espéraient obtenir un signe approbatif du maître.

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L’instituteur public de Bricqueville-sur-Mer,

signé : Lelièvre.

 

Source : Bulletin de l’Instruction primaire de la Manche ; 3e année, n° 10, octobre 1883, p. 300-301.



vendredi 10 septembre 2021

Hommage à Robert Botella, instituteur puis directeur d'école à Granville

 

Robert BOTELLA (1931-2006)

Né à Oran (Algérie), le 29 avril 1931, Robert BOTELLA devient instituteur après l’obtention de son baccalauréat. Appelé sous les drapeaux en 1955, au début de la guerre d’Algérie, il est libéré en 1958. Il se marie en 1956 avec Jocelyne CANO, secrétaire. De cette union naîtront 3 enfants. Le 1er juillet 1962, il quitte sa terre natale avec sa famille et est affecté à l’école de St Pierre-Langers, commune qui restera la sienne jusqu’à son décès et dont il sera tour à tour secrétaire de mairie puis maire. Après quinze années passées à la direction de l’école de St Pierre-Langers, il poursuit sa carrière comme directeur de l’école Jules Ferry de Granville puis de celle de Pierre et Marie Curie. Passionné par le patrimoine, il est guide-conférencier de l’abbaye de La Lucerne dès 1963 et effectue des recherches sur sa commune d’adoption dont la synthèse fait l’objet d’une monographie en 2 tomes, publiée en 1996. En 1995, il participe à la création de la section « Patrimoine et Histoire Locale » de l’Union des Arts de Sartilly qui édite certaines de ses recherches comme « L’école d’autrefois dans nos campagnes » (1997) et « Quand Saint-Pierre Langers accueillait Anatole France (1859-1861) » (2000). En 2001, il est élu maire de sa commune puis dans la foulée vice-président de la communauté de communes Sartilly Porte de la Baie. Durant son mandat de maire, il concrétise son attachement au patrimoine par des travaux importants à l’église et l’obtention du label « Village Patrimoine » pour sa commune. Un mal implacable l’emporte en 2006 et, parmi les hommages rendus, retenons pour conclure celui du Président de la communauté de communes, Serge ROBIDAT : « Ce Normand d’adoption qui avait gardé son accent du soleil, était devenu par amour de notre région, sans doute le plus érudit des historiens locaux ».

*
Robert Botella au bureau, devant le tableau. Date inconnue. Cliché communiqué par Jean-Pierre Lucas

Notice communiquée par Jean-Pierre Lucas. Qu'il en soit vivement remercié. 

mercredi 29 juillet 2020

Carolles, village de peintres


Visitez un musée de peintures à ciel ouvert



Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, le mouvement impressionniste crée un bouleversement dans le monde de la peinture. Les artistes quittent les ateliers en quête de paysages auxquels la lumière si particulière de la Baie du Mont-Saint-Michel donne toute son intensité. Carolles, village perché sur les falaises surplombant la Baie, offre une belle singularité et devient rapidement une villégiature d’artistes, au même titre que Honfleur dans le Calvados par exemple. C’est ainsi que naît « La Vallée des Peintres » …

Aujourd’hui, 2 circuits permettent de se balader dans ce véritable musée de peintures à ciel ouvert :

  • Parcours hors les murs : le circuit s’articule entre la plage, les falaises et la vallée des peintres. Huit lutrins remettent en situation des œuvres immortalisant les richesses de Carolles.
  • Parcours des ateliers : Douze haltes jalonnent une déambulation dans le village à la découverte des lieux de résidence d’artistes venus de tous horizons.




Article proposé par Yves Marion



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