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Histoire de l'éducation en France
Le système éducatif français a connu d'importantes évolutions à travers l'histoire.
Ces évolutions n'ont pas été continues, mais cette histoire est marquée par un accès de plus en plus large à l'enseignement, depuis l'Ancien Régime jusqu'à nos jours.
Longtemps réservé à une certaine élite, l'enseignement a connu une démocratisation importante.
La question de l'enseignement est soumise à des enjeux politiques, idéologiques et économiques qui contribuent à nourrir son histoire.
Citoyens, familles, État et institutions (religieuses, économiques...) constituent les groupes de pression qui vont permettre l'aboutissement de l'école généralisée, notamment au travers des lois Ferry.
L'histoire de l'éducation en France est donc marquée par des considérations économiques (coût de l'école, valeur économique des enfants) et sociales, mais aussi par des débats sur la liberté d'enseignement et sur la laïcité
Au XIIe siècle se produit un progrès dans l'instruction, l'apparition des universités, avec l'organisation unifiée de l'enseignement de tous les collèges des villes importantes et l'approfondissement de la connaissance des auteurs grecs (Aristote, et aussi Thalès, Euclide, Archimède,...).
Les universités étaient structurées en quatre facultés, dont l'enseignement commence par celui des collèges de la faculté des arts qui continuent d'enseigner le quadrivium et le trivium, et qui jouent le rôle de propédeutique, et se poursuit dans l'une des trois autres facultés : (théologie, médecine, droit, selon le secteur d'activité auquel se destine l'écolier.
Toutes les autres professions (métiers des armes, du bâtiment, artisans, artistes, etc.) ont un système d'enseignement particulier avec des écoles et un système d'apprentissage qu'on connaît très mal.
Les collèges s'éloignent des universités et gagnent en autonomie. Ils apparaissent de plus en plus comme des établissements de formation pour les enfants de la bourgeoisie, même s'ils ne rejoignent pas l'université. Ces dernières se maintiennent, la détention de diplômes étant indispensable pour l'exercice de certaines fonctions, notamment des offices judiciaires.
C'est aussi avant la Révolution que sont créés les premiers établissements de formation supérieure spécialisée, notamment pour le génie, et qui préfigure les grandes écoles.
L'ordonnance du 29 février 1816 marque un tournant dans l'enseignement. Elle établit un comité cantonal chargé de la surveillance des écoles. Elle oblige, dans son article 14, les communes à « pourvoir à ce que les enfants qui l'habitent reçoivent l'instruction primaire, et à ce que les enfants indigents la reçoivent gratuitement », celles-ci pouvant se regrouper pour remplir cette obligation.
Au cours du XIXe siècle, les gouvernements successifs s'efforcent d'améliorer l'enseignement primaire, tout en devant accepter ou lutter contre la volonté de l'Église catholique de contrôler la formation intellectuelle et morale des jeunes Français. Avec la loi Guizot de 1833, les communes de plus de 500 habitants sont tenues d'avoir une école de garçons. Guizot encourage aussi la fondation d'écoles primaires supérieures destinées à améliorer la formation générale et professionnelle des élèves de l'école primaire issus de familles modestes et qui ne pourraient accéder aux collèges et lycées.
La Loi Falloux (1850) cherche à développer l'enseignement primaire en fixant le principe d'une école de garçon dans toutes les communes et d'une école de filles pour « celles qui en ont les moyens ». Elle officialise la dualité des systèmes d'enseignement, à côté d'un enseignement public financé par l'État peut se développer un enseignement "libre" essentiellement formé d'écoles catholiques. De plus, elle confère à l'Église catholique, un droit de contrôle très important sur l'organisation, les programmes et la nomination des maitres de l'enseignement public. L'enseignement secondaire des jeunes filles est relancé avec la création, en 1867, des lycées de jeunes filles, auxquelles toutefois seules les plus fortunées accèdent.
Cependant, malgré des projets en ce sens après la Révolution de 1848, aucun gouvernement jusqu'en 1880 n'instaure l'obligation d'éducation. C'est là que va résider l'une des grandes nouveautés de Jules Ferry.
L'école devient alors un ascenseur social pour tous les enfants d'ouvriers et d'agriculteurs qui accèdent à l'éducation. Les instituteurs sont la cheville ouvrière de ce système, qui tient grâce à cette croyance dans un progrès social grâce à l'école, dont ils se font le relais.
C'est à cette époque, en 1959, avec la réforme Berthouin, que la scolarité obligatoire passe à 16 ans. Celle-ci ne sera appliquée qu'en 1971. Les collèges deviennent des collèges d'enseignement général (CEG).
Tout au long de ce siècle, la pédagogie, comme méthode d'éducation, va aussi évoluer. La place de l'adulte varie en terme de directivité ou de non-directivité. Ivan Illitch va jusqu'à remettre en question l'existence de l'école. Les pédagogies nouvelles (Montessori, Freinet...) pénètrent timidement dans le système français, la loi Jospin de 1989 va en ce sens en plaçant l'enfant « au centre du système ». Philippe Meirieu va jusqu'à envisager que l'École devienne un moyen de réalisation du projet de l'élève. La place de l'élève n'est plus celle du simple récipient que l'enseignant remplit. Suivant le projet révolutionnaire de 1789, l'élève devient un vrai citoyen à qui l'on donne précocement, les moyens de devenir acteur de sa vie, pour que plus tard il agisse et pense en tant qu'individu responsable, conscient de ses droits et respectueux des devoirs à accomplir.
Le rôle d'ascenseur social du système éducatif est toutefois de plus en plus contesté. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron ont analysé l'origine du constat relatant qu'en Université, il y avait peu d'individus provenant des classes défavorisées. Ils démontrent que le système scolaire reproduit le schéma social et qu'il a pour objet de positionner les élèves dans la hiérarchie sociale. Dans le détail, ils prouvent le fait que ce sont les familles qui ont une culture adaptée qui vont permettre le positionnement social de leurs enfants. La culture transmise par l'École est insuffisante pour permettre aux enfants des catégories défavorisées de se positionner en haut de l'échelle.
Ces évolutions n'ont pas été continues, mais cette histoire est marquée par un accès de plus en plus large à l'enseignement, depuis l'Ancien Régime jusqu'à nos jours.
Longtemps réservé à une certaine élite, l'enseignement a connu une démocratisation importante.
La question de l'enseignement est soumise à des enjeux politiques, idéologiques et économiques qui contribuent à nourrir son histoire.
Citoyens, familles, État et institutions (religieuses, économiques...) constituent les groupes de pression qui vont permettre l'aboutissement de l'école généralisée, notamment au travers des lois Ferry.
L'histoire de l'éducation en France est donc marquée par des considérations économiques (coût de l'école, valeur économique des enfants) et sociales, mais aussi par des débats sur la liberté d'enseignement et sur la laïcité
Moyen Âge
Charlemagne est traditionnellement considéré en France comme ayant « inventé l'école ». Il est vrai que, conseillé sur ce point par Alcuin, il crée l'école du palais à Aix-la-Chapelle : les enseignements sont structurés autour des sept arts libéraux (quadriuium et trivium) qui avaient été définis au VIe siècle.Au XIIe siècle se produit un progrès dans l'instruction, l'apparition des universités, avec l'organisation unifiée de l'enseignement de tous les collèges des villes importantes et l'approfondissement de la connaissance des auteurs grecs (Aristote, et aussi Thalès, Euclide, Archimède,...).
Les universités étaient structurées en quatre facultés, dont l'enseignement commence par celui des collèges de la faculté des arts qui continuent d'enseigner le quadrivium et le trivium, et qui jouent le rôle de propédeutique, et se poursuit dans l'une des trois autres facultés : (théologie, médecine, droit, selon le secteur d'activité auquel se destine l'écolier.
Toutes les autres professions (métiers des armes, du bâtiment, artisans, artistes, etc.) ont un système d'enseignement particulier avec des écoles et un système d'apprentissage qu'on connaît très mal.
Ancien Régime
L'époque moderne voit se développer les « petites écoles » destinées à donner une instruction basique aux enfants (lire, écrire, compter). Le pouvoir royal encourage ces écoles, mais sans s'impliquer, ni pour l'organisation, ni pour le financement. Les petites écoles sont donc sous la dépendance des évêques et des communautés locales. Le financement vient uniquement des familles, ce qui n'est pas très favorable à un enseignement suivi. Ces petites écoles sont donc présentes surtout dans les villes et dans certaines régions, et sont généralement réservées aux garçons.Les collèges s'éloignent des universités et gagnent en autonomie. Ils apparaissent de plus en plus comme des établissements de formation pour les enfants de la bourgeoisie, même s'ils ne rejoignent pas l'université. Ces dernières se maintiennent, la détention de diplômes étant indispensable pour l'exercice de certaines fonctions, notamment des offices judiciaires.
C'est aussi avant la Révolution que sont créés les premiers établissements de formation supérieure spécialisée, notamment pour le génie, et qui préfigure les grandes écoles.
L'œuvre de la Révolution
Au début de la Révolution, l'éducation n'apparaît pas comme une question prioritaire et l'enseignement d'Ancien Régime perdure. La situation change avec les restrictions opposées à l'enseignement religieux. Les pouvoirs publics envisagent l'organisation d'un enseignement d'État. La réforme aboutit à la loi du 3 brumaire an IV. Celle-ci organise un enseignement primaire et des écoles centrales pour le secondaire. Les enjeux de l'éducation selon les révolutionnaires sont :- de donner une culture à l'ensemble des citoyens, qui une fois éclairés, ne tomberont pas dans le piège d'une vie entièrement orientée vers la satisfaction des besoins énormes de main d'œuvre du système de production ou vers le culte ;
- de légitimer et d'assurer la survie du nouveau système politique français qui émerge, la démocratie.
De Napoléon à Jules Ferry
Sous le Consulat, sont fondés les premiers lycées (en 1802), à côté desquels subsistent des collèges considérés comme secondaires. La grande réforme de Napoléon Ier est celle de la constitution de l'Université impériale, avec la loi du 10 mai 1806 et surtout le décret du 17 mars 1808. Outre les dispositions institutionnelles, ces textes organisent le monopole de l'enseignement d'État. Selon le décret, les différents ordres d'enseignement sont les facultés, les lycées, les collèges, les institutions, les pensionnats et les écoles primaires. Les écoles de médecine et de droit reprennent le nom de facultés, pendant que sont créées des facultés des lettres et des sciences.L'ordonnance du 29 février 1816 marque un tournant dans l'enseignement. Elle établit un comité cantonal chargé de la surveillance des écoles. Elle oblige, dans son article 14, les communes à « pourvoir à ce que les enfants qui l'habitent reçoivent l'instruction primaire, et à ce que les enfants indigents la reçoivent gratuitement », celles-ci pouvant se regrouper pour remplir cette obligation.
Au cours du XIXe siècle, les gouvernements successifs s'efforcent d'améliorer l'enseignement primaire, tout en devant accepter ou lutter contre la volonté de l'Église catholique de contrôler la formation intellectuelle et morale des jeunes Français. Avec la loi Guizot de 1833, les communes de plus de 500 habitants sont tenues d'avoir une école de garçons. Guizot encourage aussi la fondation d'écoles primaires supérieures destinées à améliorer la formation générale et professionnelle des élèves de l'école primaire issus de familles modestes et qui ne pourraient accéder aux collèges et lycées.
La Loi Falloux (1850) cherche à développer l'enseignement primaire en fixant le principe d'une école de garçon dans toutes les communes et d'une école de filles pour « celles qui en ont les moyens ». Elle officialise la dualité des systèmes d'enseignement, à côté d'un enseignement public financé par l'État peut se développer un enseignement "libre" essentiellement formé d'écoles catholiques. De plus, elle confère à l'Église catholique, un droit de contrôle très important sur l'organisation, les programmes et la nomination des maitres de l'enseignement public. L'enseignement secondaire des jeunes filles est relancé avec la création, en 1867, des lycées de jeunes filles, auxquelles toutefois seules les plus fortunées accèdent.
Cependant, malgré des projets en ce sens après la Révolution de 1848, aucun gouvernement jusqu'en 1880 n'instaure l'obligation d'éducation. C'est là que va résider l'une des grandes nouveautés de Jules Ferry.
L'ère Ferry
Les années 1880 sont marquées par des changements fondamentaux dans le système éducatif français, mouvement essentiellement porté, du moins au début, par Jules Ferry et son principal conseiller Ferdinand Buisson. Ces lois Ferry de la fin du XIXe siècle qui rendent l'école laïque, obligatoire et gratuite sont l'aboutissement d'un mouvement de démocratisation de l'école. La loi instaure un enseignement obligatoire de 6 à 13 ans les enfants pouvant toutefois quitter l'école avant cet âge s'ils ont obtenu le certificat d'études primaires. La laïcité, proclamée dès 1881 avec la suppression de l'éducation religieuse dans l'enseignement public, est renforcée par la loi Goblet (1886), qui interdit aux religieux d'enseigner dans le public.L'école devient alors un ascenseur social pour tous les enfants d'ouvriers et d'agriculteurs qui accèdent à l'éducation. Les instituteurs sont la cheville ouvrière de ce système, qui tient grâce à cette croyance dans un progrès social grâce à l'école, dont ils se font le relais.
L’entre-deux-guerres et Vichy
L'entre-deux-guerres est marqué par l'essor de l'enseignement technique avec l'adoption de la loi Astier (1919) qui crée des établissements spécialisés. Dans les années 1930, pour les dirigeants, la finalité de l'école est l'égalité de la société. Ils en arrivent même à concevoir que c'est à la société de créer les emplois qui accueilleront les jeunes adultes ainsi formés par le dispositif scolaire. La politique de Vichy innove assez peu en matière scolaire, la période se traduisant plutôt par une forme de réaction. En effet, le secondaire devenu gratuit en 1933 redevient payant, les écoles normales sont supprimées car porteuses des valeurs républicaines. Parallèlement le Conseil national de la Résistance émet le souhait d'une éducation plus intégrée. Le latin perd de l'importance dans l'enseignement pour devenir facultatif.De la Libération à mai 1968
Après la Libération, et à la faveur des Trente Glorieuses, on assiste à une forte démocratisation de l'enseignement. Le projet Langevin-Wallon sera proposé afin de démocratiser l'enseignement en allongeant la scolarité à 18 ans, en instaurant une pédagogie nouvelle et en élaborant une école unique. Ce projet ne sera pas accepté faute de moyens mais il sera souvent repris en exemple dans les nouveaux projets scolaires. La démocratisation de l'enseignement se fera tout d'abord dans le secondaire, puis à l'université. Les universités françaises, mal préparées à de tels effectifs, tentent de se rénover, notamment avec la construction de centres secondaires. Cependant, ces efforts sont insuffisants et le mécontentement de mai 1968 a pour causes entre autres ces mauvaises conditions d'études.C'est à cette époque, en 1959, avec la réforme Berthouin, que la scolarité obligatoire passe à 16 ans. Celle-ci ne sera appliquée qu'en 1971. Les collèges deviennent des collèges d'enseignement général (CEG).
Depuis mai 1968
Suite aux mouvements de mai 1968, l'université se réforme avec plus d'autonomie pour les étudiants. Dans l'enseignement secondaire, la pédagogie évolue vers une attention plus grande portée à l'élève, la diminution des cours magistraux. La mixité devient la norme à tous les niveaux d'enseignement. En 1975, la loi Haby instaure le principe du collège unique pour tous les élèves.Tout au long de ce siècle, la pédagogie, comme méthode d'éducation, va aussi évoluer. La place de l'adulte varie en terme de directivité ou de non-directivité. Ivan Illitch va jusqu'à remettre en question l'existence de l'école. Les pédagogies nouvelles (Montessori, Freinet...) pénètrent timidement dans le système français, la loi Jospin de 1989 va en ce sens en plaçant l'enfant « au centre du système ». Philippe Meirieu va jusqu'à envisager que l'École devienne un moyen de réalisation du projet de l'élève. La place de l'élève n'est plus celle du simple récipient que l'enseignant remplit. Suivant le projet révolutionnaire de 1789, l'élève devient un vrai citoyen à qui l'on donne précocement, les moyens de devenir acteur de sa vie, pour que plus tard il agisse et pense en tant qu'individu responsable, conscient de ses droits et respectueux des devoirs à accomplir.
Le rôle d'ascenseur social du système éducatif est toutefois de plus en plus contesté. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron ont analysé l'origine du constat relatant qu'en Université, il y avait peu d'individus provenant des classes défavorisées. Ils démontrent que le système scolaire reproduit le schéma social et qu'il a pour objet de positionner les élèves dans la hiérarchie sociale. Dans le détail, ils prouvent le fait que ce sont les familles qui ont une culture adaptée qui vont permettre le positionnement social de leurs enfants. La culture transmise par l'École est insuffisante pour permettre aux enfants des catégories défavorisées de se positionner en haut de l'échelle.