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samedi 23 juillet 2022

1942-1945 Le drame des Malgré-Nous alsaciens et mosellans

Il y a 80 ans, en août 1942, les Gauleiter Wagner en Alsace, Bürkel en Moselle et Simon au Luxembourg ont ordonné l’incorporation de force dans la Wehrmacht des jeunes (et moins jeunes) de ces territoires, incorporation, jugée de crime de guerre par le tribunal de Nuremberg. 

 

L’association des Amis du Mémorial de Caen organise les 27 et 28 septembre, des rencontres sur le thème : Les Malgré-Nous, l’Incorporation de force en Alsace-Moselle (1942-1945).


En juin 1940, la convention d’armistice ne fait état d’aucune revendication territoriale sur l’Alsace et la Moselle de la part des Allemands. Très tôt, l’annexion de faits se met en place. Les territoires ne sont pas traités comme des départements français occupés.

Considérés par l’occupant comme des provinces peuplées d’habitants appartenant à la communauté du peuple allemand, ils sont administrés par des Gauleiter.

En Moselle, les nazis procèdent à une « épuration ethnique » en expulsant environ 100 000 Lorrains francophones jugés inassimilables.

En 1942, avec l’enlisement qui se profile sur le front de l’Est, on tente d’y recruter des volontaires pour la Wehrmacht. C’est un échec.

Alors en août 1942, la nationalité allemande est accordée aux habitants d’Alsace et de Moselle (et nos voisins luxembourgeois) reconnus de souche allemande. Et qui dit nationalité, dit obligations militaires. Mais Alsaciens et Mosellans, dans leur immense majorité, tentent d’échapper au service dans l’armée allemande. Le IIIe Reich exerce alors une répression brutale et aveugle par des mesures coercitives allant de la confiscation des biens des déserteurs à la déportation de leur famille en passant par l’internement dans les sinistres camps de sécurité à Schirmeck et au fort de Metz-Queuleu.

Cette répression incite nombre d’appelés (environ 130 000) à se soumettre et à se laisser incorporer de force. Ce sont les Malgré-nous.

L’Alsace et la Moselle annexées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 130 000 hommes (100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans).

Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de Malgré-Nous sont morts au front et combien sont décédés suite à leur captivité dans les camps russes. L’historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 dans les camps russes de rassemblement des prisonniers, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l’issue de la guerre.

Les survivants rentrèrent traumatisés à vie.
 
 
 


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