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Affichage des articles triés par pertinence pour la requête conférences pédagogiques. Trier par date Afficher tous les articles
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lundi 24 juillet 2023

Les conférences pédagogiques de 1913 : monographies communales

1e page monographie de Nehou
Tant d’affirmations, parfois aussi péremptoires qu’approximatives, continuent d’être véhiculées à propos des « conférences pédagogiques de 1913 » qu’il nous est apparu nécessaire de reprendre et d’actualiser un article qui avait été publié en 2008 par la Revue de la Manche1. L’institution n’avait pas attendu le XXe siècle pour recourir à ce moyen de formation continue des maîtres du premier degré. Reprise par Guizot, l’idée en avait déjà été émise, dès 1827, par Vatimesnil, ministre de l’Instruction publique et des Cultes de Charles X. Les conférences pédagogiques, interrompues sous le Second Empire suite aux lois Parrieu et Falloux de 1850, furent organisées chaque année, à l’automne et au printemps2. Qu’ont donc de si particulier celles de 1913. C’est précisément ce que l’article tente d’illustrer au travers d’un exemplaire rédigé par l’instituteur, que le hasard m’a heureusement fait retrouver à Saint-Jacques-de-Néhou avec Noël Lefèvre, le maire de l’époque, dans les archives de la mairie. L’original est aujourd’hui conservé aux archives départementales de la Manche. Le texte ici publié reprend intégralement le cahier avec des commentaires et des schémas couleur.


Signature de l'auteur de la monographie communale de 1913 pour Saint-Jacques-de-Néhou

1 Revue de la Manche, Tome 50, fascicule 200, 3e trimestre 2008, p. 1-28.

2 Sardella L.-P. Des conférences d'instituteurs aux demi-journées pédagogiques : une intuition détournée. In: Recherche & Formation, N°3, 1988. Les professions de l'éducation : recherches et pratiques en formation. pp. 19-34. www.persee.fr/doc/refor_0988-1824_1988_num_3_1_914




Lien : Copie de l'original de la monographie Nehou 1913

Article proposé par Yves Marion, 18 novembre 2020, MAJ 6 mai 2022




lundi 8 janvier 2024

Conférences pédagogiques des instituteurs : origines

Dans des travaux de recherches universitaires anciennes et dans un mémoire soutenu à l'Ecole normale de Paris, publiés dans un numéro des Sciences de l'éducation pour l'ère nouvelle des années 1980, revue dirigée alors par Gaston Mialaret, repris dans la Revue de la Manche et publiés en ligne sur ce site de la MHEM, j'attribuais l'origine des conférences pédagogiques des instituteurs et institutrices à Vatimesnil plutôt qu'à Guizot. Je me fondais alors sur une lecture attentive des instructions et recommandations officielles sans vraiment avoir la preuve qu'elles avaient pu se mettre en place réellement à cette époque. 

Antoine Jean Lefèvre de Vatimesnil, un Normand natif de Rouen, fut, en 1828, le premier titulaire du ministère de l'Instruction publique sous le gouvernement de Jean-Baptiste de Martignac, un ministère jusqu'alors rattaché aux affaires ecclésiastiques. Succédant à l'abbé Frayssinoux, il s'inquiéta notamment de l'état de l'enseignement primaire en France et de la situation des instituteurs. Et, dans une politique de l'éducation hardie, inspirée des doctrinaires, il proposa un certain nombre de mesures dont Guizot s'inspira, quelques années plus tard. Certaines de ces mesures visant à l'amélioration de l'école concernèrent plus particulièrement la formation des instituteurs par le développement des écoles normales et par l'institution de rencontres que je continue de considérer comme les prolégomènes de ce que, beaucoup plus tard, au 20e siècle, on a appelé "la formation continue des instituteurs". 

Mais le 8 août 1829 Polignac, un Ultra, remplaça Martignac. Vatimesnil quitta le gouvernement. Aussi avions nous un doute sur la mise en oeuvre concrète des mesures annoncées. Jusqu'à ce qu'un "Petit trésor", selon la formule de Jean-Louis Bianco, le préfacier, nous soit donné de lire. Ce "Petit trésor", récemment publié, se présente sous la forme d'un journal tenu pendant plus d'un siècle par quatre instituteurs d'une même famille picarde. De l'Ancien Régime à l'après-guerre prussienne des années 1870, de la Révolution à la IIIe République en passant par l'Empire, c'est l'Histoire de France qui se joue jusque dans les écoles rurales parfois très éloignées des préoccupations de la capitale. 

C'est ainsi qu'on lit sous la plume de Jean Louis Honoré Julliart, instituteur à Tergnier, une petite commune de l'Aisne, arrondissement de Laon, que les instituteurs du canton furent réunis, le 18 janvier 1830, à La Fère (aujourd'hui communauté de communes de Chauny, Tergnier, La Fère). "M. Le Doyen, écrit-il, nous a donné lecture de la circulaire de M. le Ministre Vatimesnil concernant le choix des méthodes et le perfectionnement du service scolaire". Et de poursuivre : "Il a promis de nous réunir de temps en temps et de présider des conférences pédagogiques." (souligné par nous).  p. 60. Le doute n'est désormais plus de mise : la politique souhaitée par Vatimestil a pu se concrétiser. Appelons de nos voeux d'avoir connaissance d'autres témoignages semblables à celui apporté par cet instituteur de l'Aisne. 

Ce "Petit trésor" est entré dans nos collections et va être très prochainement consultable lors des permanences de la MHEM. Il nous faut en remercier la généreuse donatrice qui se reconnaîtra. C'est assurément une lecture à recommander pour mieux comprendre l'histoire de notre école, particulièrement de notre école rurale. Dans notre région elle n'était guère différente de celle qui est décrite dans ce remarquable petit opuscule. 


Jacques Lecugy, Maîtres d'école. Journal d'une famille d'instituteurs, 1768-1885", Encre de nuit, Paris, 2023, 126 p.

Yves Marion, 8 janvier 2024

samedi 5 décembre 2020

Des conférences d'instituteurs aux demi-journées pédagogiques

Jules Ferry
Des conférences d'instituteurs aux demi-journées pédagogiques : une intuition détournée

 par L.-P. Sardella

Quand Jules Ferry organise en 1 880 les conférences pédagogiques cantonales, il renoue avec la tradition des conférences d'instituteurs de la Monarchie de Juillet. C'est dire qu'il entendait créer une structure permettant aux instituteurs d'être les propres artisans de leur formation continue. Cependant cette institution a très vite été utilisée par l'administration centrale pour diffuser rapidement des orientations nouvelles ou recueillir des informations sur la réalité des pratiques pédagogiques, en sorte que son influence sur l'évolution des maîtres est sans doute modeste. 

Article proposé par Yves Marion




jeudi 5 mai 2022

Conférence pédagogique de 1913, Les Loges-Marchis

Dessins des conscrits des Loges-Marchis, 1913

Le 02/02/2021 par Jérémie Halais


Conférence pédagogique des Loges-Marchis, 124 J 124

"On trouve dans la conférence pédagogique des Loges-Marchis (canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët), un dessin inséré à la fin par les deux instituteurs en 1913.

Ce document iconographique, probablement réalisé par un écolier, témoigne des rites qui se sont développés avec la conscription. En effet, les conscrits y chassent la "pirotte" un terme qui désigne en patois normand, une oie..."


L’institution n’avait pas attendu le XXe siècle pour recourir à ce moyen de formation continue des maîtres du premier degré. Reprise par Guizot, l’idée en avait déjà été émise, dès 1827, par Vatimesnil, ministre de l’Instruction publique et des Cultes de Charles X. Les conférences pédagogiques, interrompues sous le Second Empire suite aux lois Parrieu et Falloux de 1850, furent organisées chaque année, à l’automne et au printemps. Qu’ont donc de si particulier celles dites de 1913. 


Yves Marion, 3 février 2021
MAJ 5 mai 2022

samedi 5 décembre 2020

Conférence pédagogique

La conférence pédagogique : un idéal-type de la République

L’article 28 de l’arrêté du Conseil royal de l’instruction publique du 30 juin 1829 institue pour les instituteurs des écoles primaires protestantes la possibilité d’assister, sous l’autorité du Recteur et à l’initiative du Comité consistorial, à des conférences ayant pour but le perfectionnement des méthodes d’enseignement primaire.

Cette mesure particulière se trouve généralisée par le règlement du 27 février 1835, concomitant de la création d’un service d’inspection primaire dans chaque département. A cet effet, les nouveaux inspecteurs reçoivent des recommandations claires et explicites sur leur rôle dans la mise en œuvre des conférences pédagogiques conçues comme un véritable outil d’un principe qui, bien plus tard, fondera la formation continue des instituteurs.

Article proposé par Yves Marion






mardi 26 novembre 2019

De quoi vivent les instituteurs au XIXème siècle ?

De quoi vivent les instituteurs ?

Salle de classe
Salle de classe
La loi Guizot de 1833 nous l’avons vu précédemment impose 200 francs par an minimum d’appointements à la charge des communes. Mais nombre de communes ne peuvent pas s’acquitter de ce salaire.

Ajouté à ce traitement fixe existe une rétribution par enfant scolarisé qui est modulée en fonction du contenu de l’enseignement : lire ou lire et écrire ou lire écrire et compter. Or là aussi nombre de parents se contentent du strict minimum.

Par ailleurs les dépenses de chauffage sont mises à la charge de l’enseignant qui va également se débrouiller lui-même pour trouver du matériel scolaire.

Au final l'instituteur n'a pas réellement de quoi vivre et doit, on va le voir plus loin, cumuler les emplois pour s'en sortir et même faire la quête à certains moments de l'année

mercredi 30 janvier 2019

Autorisation du recteur Jamet à Françoise Menand pour exercer les fonctions d'institutrice primaire à Cametours



Autorisation: Ecole primaire de filles
Don anomyme à la MHEM


La compétence des maitres d’école a toujours posé question. Les enquêtes successives sont là pour l’attester, que ce soient celles de Condorcet, de la restauration qui conduit le ministre de l’Instruction, de Vatimesnil, à suggérer l’idée de ce qui deviendra, quelques années plus tard, les conférences pédagogiques, ou celles de Guizot justifiant la loi sur l’instruction primaire du 28 juin 1833.

C’est l’ordonnance de 1816 qui impose à tout futur maître de posséder un brevet de capacité obtenu après un examen. Cette obligation est étendue aux institutrices laïques par les circulaires de 1819 et 1820.

Cette condition se doublait d’une autre pour exercer les fonctions d’institutrice. Il fallait obtenir une autorisation spéciale du recteur d’académie.

Ainsi, le 16 mai 1829, Françoise Menand, originaire de Cametours où elle est née, munie d’un brevet de capacité obtenu à la même date, se voit délivrer par l’abbé Pierre Jamet, recteur de l'académie de Caen, une autorisation pour exercer les fonctions d’institutrice primaire dans la commune de Cametours. Observons que le Comité de surveillance de l’Instruction primaire séant à Coutances a donné préalablement un avis favorable. Observons également que l’autorisation est accordée au vu de l’ordonnance royale concernant l’instruction primaire du 21 avril 1828 prise par Charles X et préparée par Henri de Vatimesnil. Les brevets de capacité sont délivrés par le recteur. Les candidats au brevet sont admis à subir l'examen sur présentation du certificat de bonne vie et mœurs et d'un certificat d'instruction religieuse. Il est clairement précisé que la réglementation relative à l'enseignement primaire s'applique également aux écoles de filles.

Ce document entré dans les collections de la Maison de l'histoire de l'école dans la Manche (MHEM) est un remarquable exemple des dispositions voulues pour encourager le développement d’une instruction primaire en France mentionnées dans le décret impérial du 17 mars 1808 et dans l’ordonnance royale du 29 février 1816 (art. 11 et 39).

Références :

Daniel Toussaint, « Un examen pour les instituteurs : le brevet de capacité de l’instruction primaire dans le département de la Somme (1833-1880) », Histoire de l’éducation [En ligne], 94 | 2002, mis en ligne le 07 janvier 2009, consulté le 30 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/histoire-education/814 ; DOI : 10.4000/histoire-education.814

Antoine Prost, L’enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, « Collection U », 1968, 522 p.

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